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Channel: Production de combustible – MAGAZINE ET PORTAIL FRANCOPHONE DES BIOÉNERGIES
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Méthabraye, première unité française de méthanisation agricole en biogaz porté

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Le site de production de Méthabraye à Savigny avec son digesteur et son bioflitre, photo Naskéo

Depuis le 13 avril 2018, l’unité de méthanisation de la SAS Méthabraye située à Savigny-sur-Braye dans le Loir-et-Cher produit du biométhane. En l’absence de capacité d’injection sur le réseau de distribution de gaz naturel sur la commune de Savigny-sur-Braye, le projet de transporter le biométhane a été développé. Le principe retenu par le bureau d’études Astrade est une solution de transport du gaz sous sa forme liquide du site de production du biométhane jusqu’au site d’injection sur le réseau de distribution de gaz naturel.

Le bâtiment stockage digestat solide, photo Méthabraye

Un site pionnier

MéthaBraye, c’est l’aboutissement de six ans de travail et de développement d’une solution innovante. C’est également le premier site en injection du département du Loir et Cher, et le premier site en France en solution gaz porté. Il se compose de deux sites :

  1. Le premier site, situé à Savigny-sur-Braye, au centre des 17 exploitations, est le site de production du biogaz, de stockage du digestat, de l’épuration pour obtenir du biométhane, de la liquéfaction, du remplissage de la navette cryogénique qui deux fois par semaine transporte le biométhane jusque Naveil. Le procédé d’épuration et de liquéfaction a été fourni par la société Verdemobil.
  2. Le second site se situe à Naveil, à 15 km de Savigny. Il est le point d’injection dans le réseau de distribution de gaz naturel.

Le camion de collecte des intrants solides, photo Méthabraye

Le gisement de matières organiques est estimé à 30 000 t/an dont 86% d’effluents d’élevage (fumier, lisier) et 14% de ressources végétales (déchets végétaux, ensilage de CIVE). Méthabraye produira 12 GWh/an de gaz vert, l’équivalent chauffage de 1000 habitations ou de 47 bus roulant au gaz naturel véhicule.

Le projet de 17 exploitations

La chaudière à gaz pauvre, photo Méthabraye

A Savigny-sur-Braye, commune du Centre Val-de-Loire, 34 agriculteurs de 17 exploitations agricoles différentes se sont associés pour créer la société : la SAS Méthabraye. Leur idée : porter ensemble un projet de méthanisation avec valorisation du biogaz en biométhane et injection dans le réseau de distribution. Une grande première en France, car la capacité d’injection sur le réseau à Savigny sur Braye étant insuffisante, Méthabraye a choisi de liquéfier le biométhane et de le transporter jusqu’à un point d’injection.

Delphine DESCAMPS, présidente de la SAS Méthabraye explique « Il y a bien un réseau de gaz à Savigny, mais il ne correspondait pas à notre production. Notre but était de mettre en parallèle une production continue, avec une consommation discontinue.  Il a fallu beaucoup de temps, d’énergie, de réflexion, de responsabilité, de décisions… D’où l’intérêt de faire ça en groupe. Il a fallu aussi de l’argent. Études et achat de foncier compris, l’investissement est de 6,8 millions d’euros. Bénéficiant d’une subvention de l’Ademe à hauteur de 20 % du montant de l’investissement, les agriculteurs associés ont complété en apportant leur contribution particulière et 5,5 millions d’euros d’emprunt.”

Voir également la vidéo réalisée par Watts News

Frédéric Douard


Ets Fichaux, entreprise de travaux forestiers portée par le bois-énergie

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Article paru dans le Bioénergie International n°56 de juillet-août 2018

Pile de bois à déchiqueter sur un chantier routier, photo Sarl Energie Bois

La Sarl Énergie Bois est située depuis 2008 sur la commune de Seninghem dans le Pas-de-Calais, entre Boulonnais et Audomarois. Fondée en 2003 sur la commune voisine de Bayenghem-les-Seninghem par Alexandre Fichaux, alors âgé de 20 ans, sous le nom d’entreprise Fichaux, elle emploie aujourd’hui dix personnes. Elle réalise tous travaux sur voiries et forêts : fauchage, débroussaillage, élagage, dessouchage, abattage, débardage, déchiquetage, broyage forestier, préparation de sol et curage de fossés.

Le bois-énergie, une valorisation évidente

Comme dans toutes les entreprises de travaux forestiers, la majorité des travaux consiste à couper du bois … et la plupart du temps à le laisser au sol ou à devoir l’évacuer. Las de ce gaspillage perpétuel et des soucis générés par ces produits en pure perte, en 2007 Alexandre a saisi l’opportunité de la mise en service d’une chaufferie industrielle à bois dans son département pour proposer ses services de fournisseur de plaquettes et pour commencer à valoriser les petits bois qu’il abattait.

À l’époque, avec une première déchiqueteuse Valormax 56100 tractée de chez NOREMAT, il a alimenté partiellement, à hauteur de 10 000 tonnes par an, la chaufferie de la coopérative laiterie Ingrédia à Saint-Pol-sur-Ternoise. Ingrédia avait alors conclu un contrat d’approvisionnement avec ONF Énergie, une entité alors en plein développement et dirigée par le bouillonnant Philippe Goupil, qui à l’occasion de cet article a souhaité témoigner : « J’ai toujours été respectueux et admiratif pour tous ces jeunes entrepreneurs dont fait partie Alexandre. Ils ont permis le développement et la crédibilité des approvisionnements en plaquettes bois en France. Nous avons simplement contribué à asseoir leur activité et leur business plan sur des contrats de prestations pluriannuels, ce qui n’était pas à l’époque la norme pour les entrepreneurs de travaux forestiers. Et pour compléter ces remarques, l’homme est éminemment sympathique, et ce n’est pas Arnaud Fortin qui me contredira, lui qui fut au presque quotidien l’interlocuteur privilégié d’Alexandre ».

La première déchiqueteuse d’Alexandre, une Valormax 56100 tractée, et sa remorque agricole FLIEGL de 40 m³ à fond poussant, photo Sarl Energie Bois

Alexandre fut ensuite en affaires avec BENO, la société d’approvisionnement de Dalkia Nord, pour la fourniture des chaufferies bois du groupe dans la région Nord-Pas-de-Calais. Au départ Alexandre alimenta tout ou partie des chaufferies historiques de Calais, Outreau ou Herta à Saint-Pol-sur-Ternoise, puis plus récemment celles de Boulogne-sur-Mer, Hazebrouck, Abbeville et Arras.

Le bois-énergie comme activité principale

Avec la montée en puissance de ces contrats de fourniture, Alexandre dût investir dans toute une série d’équipements pour honorer sa signature, à commencer par une plateforme et un véritable atelier de mécanique. Modifiant son entreprise qui devenait la Sarl Énergie Bois, il s’est ainsi installé en 2008 à Seninghem sur un axe routier important de son secteur, à la croisée de l’autoroute A26 et de la route nationale 42 qui relie Boulogne-sur-Mer à Saint-Omer.

La plateforme est construite sur un terrain de 2 ha, dont 1 ha goudronné. Pour les grosses chaufferies, Alexandre stocke principalement du bois rond qu’il déchiquète en fonction des livraisons à effectuer et seul un stock tampon en plaquettes est entretenu pour couvrir l’équivalent d’une semaine de fourniture. Pour les petites chaufferies, la plateforme dispose d’un hangar de 500 m² afin de garantir une bonne siccité aux plaquettes.

Stockage de bois-énergie pour grosses chaufferies à Seninghem, photo Sarl Energie Bois

Pour la production de plaquettes, après sa première déchiqueteuse, Alexandre avait besoin de matériel plus puissant et surtout plus mobile. Il a donc commencé à louer une déchiqueteuse sur camion chez NOREMAT en 2011, puis, satisfait de la solution, a successivement acheté un Valormax 80120 en 8 × 4 en janvier 2012 et un Valormax 56120 en 6 × 6 en février 2013.

Par la suite, recherchant du matériel tout aussi puissant et mobile, mais plus polyvalent en termes de mobilité sur chantier, il a opté pour le nouvel ALBACH Diamant 2000 dont il a acheté deux exemplaires en décembre 2015 et en novembre 2017.

Chantier de déchiquetage en bord de route avec ALBACH Diamant, photo Sarl Energie Bois

En termes de débit de déchiquetage, Alexandre est ravi par ces dernières machines Allroad sur lesquelles il aime à relater son record de production : 24 camions de 25 tonnes en une journée de travail sur plateforme, avec du bois en quatre mètres et une seule machine, soit non moins de 600 tonnes de plaquettes !

En termes d’entretien, les deux déchiqueteuses ALBACH lui ont aussi apporté une bonne surprise avec un coût de maintenance annuelle ne dépassant pas les 40 000 € par machine les deux premières années. Notons juste sur ce point le changement des tôles d’usure toutes les 1 000 heures et un affûtage des couteaux qui peut s’espacer d’une semaine si le bois est bien propre.

L’organisation du travail et le parc de matériels

La zone de chalandise et d’intervention de l’entreprise se situe sur l’ensemble des Hauts-de-France et sur la partie Nord-Est de la grande couronne d’Île-de-France.
Pour la livraison des plaquettes à proximité de sa plateforme, l’entreprise dispose d’une remorque agricole FLIEGL de 40 m³ à trois essieux et à fond poussant. Pour les chantiers plus lointains, elle dispose de cinq ensembles avec semi-remorque routière STAS à fond mouvant. Le fait de disposer de quelques semi-remorques donne de la souplesse aux chantiers de déchiquetage qui sont presque tous réalisés en flux tendu, notamment pour gérer les temps d’attente des transporteurs. Cette activité de vente de plaquettes représentait 40 000 tonnes en 2017, la majeure partie du déchiquetage étant réalisée en prestation de service pour d’autres fournisseurs.

Chantier de débardage, photo Sarl Energie Bois

Pour le transport des bois ronds vers sa plateforme, l’entreprise est équipée d’un ensemble avec semi-remorque à plateau et ranchers. Pour la livraison des grumes triées pour le sciage, elle possède un grumier en 6 × 4 avec remorque télescopique à trois essieux.

Pour les travaux forestiers, l’entreprise dispose d’un parc de matériel étendu à l’ensemble de ses missions : une pelle à chenilles TIGERCAT de 32 tonnes avec tête d’abattage à disque de coupe de 52 cm et bras accumulateur pour petits taillis, une abatteuse John DEERE 1470D en 6 × 6, plus une deuxième qui vient d’arriver fin mai 2018, une 1470G en 8×8 avec une tête multi-tiges H414, un porteur forestier TIMBERJACK 1410 en 8 × 8, un porteur forestier John DEERE 1110 E en 8 × 8 et avec panier rallongé. Un deuxième porteur John DEERE est actuellement en commande.

Abatteuse John DEERE 14 70 D, photo Sarl Energie Bois

Pour les autres travaux forestiers, Alexandre dispose aussi de tout un parc d’épareuses, lamiers, pinces à bois, sous-soleuses, broyeurs forestiers, tracteurs … ainsi qu’un automoteur AHWI Raptor 800 pour le débroussaillage.

Pour son approvisionnement en bois-énergie, en dehors des bois récupérés sur ses chantiers de travaux, qui représentent en fait des quantités assez faibles par rapport à son marché, Alexandre est aussi exploitant forestier. Il achète ainsi des bois sur pied régulièrement, prioritairement du bois dur, en forêts publiques et privées, de manière à toujours disposer d’une à deux années de stock sur pied. Par contre, à l’inverse des exploitants-scieurs, il va plutôt rechercher les coupes de mauvaise qualité.

Le hangar de stockage des plaquettes sèches pour les petites chaufferies, photo Frédéric Douard

Alexandre Fichaux, photo F. Douard

De cette exploitation, il trie les bois sciables pour les commercialiser en grumes et le bois-énergie à déchiqueter. Le bois-énergie à ramener sur plateforme est façonné en billons de quatre mètres, alors que celui à déchiqueter en bord de coupe est empilé en perches. Les trois quarts des volumes sont déchiquetés en bord de coupe pour livraison le jour-même. La facturation du bois-énergie se fait au MWh/tonne sur la base de mesures d’humidité réalisées par les clients.

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Seninghem

Les agriculteurs deviennent producteurs de gaz vert à Milizac dans le Finistère

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Les agriculteurs deviennent producteurs de gaz vert à Milizac dans le Finistère

Alimentation de la fosse de mélange chez Avel Energie, image T&T Agri29

L’injection de gaz vert connaît un essor important en région Bretagne, et particulièrement en Finistère, qui compte déjà cinq installations de production. Le GAEC de l’Avel, situé à Milizac en Pays de Brest, a inauguré son unité le 21 mars 2019. Plus de 700 personnes sont venues visiter les installations à cette occasion. En injectant sa production de gaz renouvelable sur le réseau de distribution, cette exploitation agricole contribue à la transition énergétique du territoire et diversifie, par la même occasion, ses sources de revenus. Focus sur un exemple à suivre.

Le projet du GAEC de l’Avel

Le GAEC de l’Avel est composé de cinq associés, principalement membres de la famille Laurent, et de six salariés. Le GAEC a principalement une activité d’élevage, avec 270 vaches laitières et 200 truies. Ces productions génèrent chaque année 10 000 tonnes de fumiers, de lisiers et de résidus de cultures agricoles, que le GAEC peut désormais valoriser grâce à la méthanisation.

Récolte de cannes de maïs-grain au GAEC de l’Avel, image T&T Agri29

Les réflexions autour de la méthanisation ont commencé, il y a plusieurs années, par des visites d’installations. Accompagnés dès le début de leur réflexion par le service méthanisation de Triskalia, ils iront notamment en Italie et dans le nord de la France pour recueillir les témoignages des agriculteurs engagés dans cette voie, sans oublier bien sûr l’expérience des sites bretons déjà en fonctionnement. En 2016, le projet s’accélère ; les études sont réalisées, les engagements signés avec leurs partenaires. Les travaux débutent en 2017, sur le site de l’exploitation d’une part, et pour la construction de 3 km de canalisations de gaz par GRDF d’autre part, afin de raccorder le GAEC au réseau de distribution existant.

Epandage de digestat liquide d’Avel Energies, image T&T Agri29

Dès le départ, leur volonté a été de concentrer le temps de travail alloué à la méthanisation, pour éviter les astreintes durant les week-ends. La ration du méthaniseur est donc introduite trois fois par semaine, directement dans la préfosse, puis diluée avec une recirculation de digestat. L’incorporation de la matière nous prend au total 12 heures par semaine : 1h pour charger, 3 heures pour mélanger, broyer et transférer dans l’hydrolyse. Chaque jour, 100 m3 de ce mélange sont pompés vers le digesteur. Après fermentation, le biogaz produit est épuré, pour atteindre le même niveau de qualité que le gaz naturel, et peut être injecté dans le réseau. C’est en juin 2018 que l’unité a été mise en service et a injecté ses premiers kWh dans le réseau de distribution.

Roger Laurent de la SAS Avel Energies dévoile plaque inaugurale, photo GrDF

L’unité produit plus de 4,5 millions de kWh de biométhane par an, soit l’équivalent de la consommation annuelle en gaz, pour se chauffer, de près de 1000 personnes. Elle couvre ainsi la totalité des besoins en gaz pour chauffer tous les foyers et bâtiments tertiaires de Milizac raccordés au réseau.

Nous avons fait le choix de la méthanisation pour diversifier nos activités. Elle nous permet également de valoriser nos déchets. Le digestat nous a apporté une vraie plus-value dans la gestion du pâturage. Nous pouvons, en agriculture, faire en sorte de réduire notre empreinte carbone, déclare Yannick Laurent de la SAS Avel Energies.

L’injection de gaz vert présente de nombreux avantages pour ces agriculteurs

Ce site de méthanisation avec injection est le premier en Finistère à être porté par une exploitation agricole. Il présente pour ces agriculteurs des intérêts multiples : il permet de contribuer au développement des énergies renouvelables sur le territoire. Leurs effluents d’élevage et résidus de culture deviennent une ressource : ils sont transformés en gaz vert et le résidu, appelé digestat, est utilisé comme engrais organique. Le recours aux engrais chimiques est ainsi réduit, et les odeurs liées à l’épandage, diminuées de manière conséquente. Ce projet favorise donc une agriculture durable et pérenne. Il permet enfin à ces cinq associés de diversifier leur activité, tout en se garantissant des revenus stables sur 15 ans.

Visite guidée lors de l’inauguration le 21 mars 2019, photo GrDF

Les acteurs du territoire breton engagés pour ces projets d’avenir

Produit localement, le gaz vert contribue à la transition énergétique des territoires et permet de pérenniser l’agriculture locale. Réduction des émissions de gaz à effet de serre, amélioration de la gestion des déchets, de la qualité des sols, en passant par la création d’emplois non délocalisables, la méthanisation participe pleinement à l’émergence d’une économie circulaire. La mobilisation des Chambres d’Agriculture, de l’Ademe, de la Région Bretagne et de tous les acteurs de la filière biométhane permet une dynamique forte : le territoire passera de 10 sites actuellement en service sur le réseau de distribution en Bretagne depuis 2015, à 17 sites d’ici fin 2019. GRDF comptabilise actuellement 140 projets en Bretagne ; en 2025, l’injection de biométhane sur le réseau de distribution devrait représenter 10% de la consommation actuelle de gaz en Bretagne. 90% des projets en cours sont portés par le monde agricole.

Frédéric Douard

Voir également la vidéo


Source vidéo T&T Agri29, photographes & vidéastes amateurs passionnés de machinisme agricole

Le nouveau CVO du Symevad réalisé par Hantsch valorise le bois-énergie

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Le nouveau CVO du Symevad réalisé par Hantsch valorise le bois-énergie

Article paru dans le magazine Bioénergie International n°57 de novembre 2018

Les déchets verts traités au CVO de Vitry-en-Artois, photo Frédéric Douard

En France, la part des déchets verts destinée au compostage est estimée à 4,7 Mt/an avec un gisement potentiel de plus de 10 Mt/an. Par ailleurs, la production de combustibles renouvelables est devenue un enjeu majeur dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Or la fraction de bois contenue dans les déchets verts varie de 23 % à 43 % selon la zone de production et le type de collecte. La quantité de ligneux disponible pour l’énergie est ainsi estimée à plus de 1,2 Mt/an. Fort de ce potentiel, les collectivités territoriales cherchent aujourd’hui à extraire un maximum de fraction ligneuse de leur compost, et bien sûr elles se doivent de faire tout cela en l’absence de nuisances olfactives pour les riverains.

Déchargement de déchets verts collectés en porte à porte, photo Frédéric Douard

Le Centre de Valorisation Organique de Vitry-en-Artois

Le Symevad (Syndicat Mixte d’Élimination et de Valorisation des Déchets) a pour mission depuis 2007 le traitement et la valorisation des déchets de plus de 325 000 habitants. Parmi ces déchets, 32 000 t/an de déchets végétaux traités en compostage présentent un potentiel de près de 7 500 t/an valorisables en énergie, correspondant à environ 30 GWh/an.

Le CVO de Vitry-en-Artois, photo Artois Drones

C’est dans ce contexte qu’en 2014, pour remplacer son CVO vieillissant de Sin-le-Noble, que le syndicat, déjà connu pour sa réalisation exemplaire du TVME d’Henin-Beaumont, a attribué, à l’issue d’un appel d’offres européen, la conception-réalisation de son nouveau CVO à un groupement d’entreprises dont la société Eurovia était mandataire et au sein duquel la société Hantsch a conçu et fourni le processus de traitement des déchets végétaux.

Ce nouveau centre, mis en service le 18 mars 2018, a été implanté sur 4,68 ha de la commune de Vitry-en-Artois. Cette surface a été prise sur une ancienne piste d’aviation réalisée en béton par l’armée allemande durant la seconde guerre mondiale.

Principe de fonctionnement du CVO de Vitry-en-Artois, source Hantsch. Cliquer sur le schéma pour l’agrandir.

Les investissements portés par le Symevad se montent à 9 M€. L’exploitation a été confiée à Veolia qui emploie sur le site quatre conducteurs , un agent de pesée et un responsable d’exploitation. Le bois-énergie est prioritairement destiné aux chaufferies dans un rayon de 30 km. Le compost normé NFU-44051 est quant à lui valorisé par SEDE Environnement auprès d’une vingtaine d’agriculteurs locaux.

Caractéristiques de la biomasse énergie issue du compostage des déchets verts à Vitry-en-Artois :

  • Humidité : 15 à 20 %
  • PCI : 3 à 4 MWh/tonne
  • Granulométrie : 87 % entre 16 et 100 mm

Bois-énergie de 80 mm au CVO de Vitry-en-Artois, photo Frédéric Douard

Un procédé éprouvé sur de très nombreux sites

Depuis 50 ans, l’entreprise familiale alsacienne Hantsch conçoit, développe et réalise des solutions de traitement de déchets verts qui ont abouti à la création de 126 usines processus clé en main traitant 1,4 Mt/an.

Obtenir une biomasse-énergie valorisable au meilleur coût à partir des déchets verts se heurte au choix du meilleur moment pour extraire le bois du compost. Les chaudières utilisant les refus de criblage de compost peuvent en effet rencontrer des problèmes techniques importants selon les choix qui auront été opérés dans la préparation de la partie ligneuse.

Le criblage du compost de 21 jours dans le KOMPTECH MULTISTAR XL3, photo Frédéric Douard

Un criblage direct, juste après un broyage lent, améliore la qualité du produit mais l’expérience de Hantsch montre qu’en dehors de la zone méditerranéenne, la qualité n’est au rendez-vous qu’une courte période en hiver ou en utilisant une maille grossière de criblage (0-60/80 mm), ce qui limite fortement la productivité. La terre collée au bois est riche en minéraux ce qui génère des mâchefers dans les chaudières. Par ailleurs, en broyage et criblage direct, plus la maille est fine et plus les taux de terre et de fraction azotée augmentent, générant des fermentations odorantes incontrôlées, des dysfonctionnements dans les chaudières et la nécessité d’un criblage complémentaire.

La solution Hantsch consiste, après un broyage lent, à réaliser trois semaines de bio-séchage par fermentation ventilée permettant un juste équilibre entre la stabilisation olfactive du pré-compost et le séchage de la biomasse.

Sonde OWS109 HANTSCH dans un Biodôme de Vitry-en-Artois, photo Frédéric Douard

C’est seulement après ce coup de chauffe par aération pilotée sur l’oxygène, que le produit est criblé sur des tables à étoiles dans une granulométrie ajustable aux besoins du marché. Le bois-énergie est alors plus facilement nettoyé des impuretés. Si nécessaire, la stabilisation de la fraction fine non odorante destinée au compost est achevée par retournement.

Postes de ventilation forcée des huit Biodômes HANTSCH, photo Frédéric Douard

L’absence de nuisance olfactive après seulement trois semaines d’aération est garantie par le pilotage de la ventilation sur l’oxygène qui agit directement sur l’activité biologique et pas seulement sur un effet secondaire comme l’élévation de température. Afin de garantir l’absence de nuisance, Hantsch réalise systématiquement une modélisation de la dispersion des odeurs pour valider le respect des seuils réglementaires dans toutes ses conceptions.

Manutention des déchets verts en cours de traitement à Vitry-en-Artois, photo Frédéric Douard

Enfin, pour limiter le débit et la charge des effluents envoyés vers le réseau collectif d’évacuation des eaux, l’usine est équipée d’une station d’épuration des eaux par lit de macrophytes.

Les étapes de préparation des produits

Le broyage : Le traitement commence par la réception des déchets verts sous un hall puis par un broyage lent avec un Crambo 5000 SE Komptech équipé d’une grille de 300 × 500 mm. Le remplacement de la grille primaire par une grille plus fine est réalisé en moins d’une heure notamment pour re-broyer la fraction grossière issue du criblage. En sortie du broyeur, un tri des ferreux est réalisé par une bande magnétique.

Le broyeur KOMPTECH CRAMBO 5000 en tête de ligne du CVO, photo Frédéric Douard

La fermentation : Le broyat est bioséché trois semaines dans huit tunnels Biodômes® équipés de dalles aérauliques pour la ventilation forcée. L’absence de nuisance olfactive et la faible consommation électrique des ventilateurs est garantie par le pilotage de l’aération au moyen de sondes à oxygène OWS109. La supervision du site est assurée par le logiciel COMPO-view® 4.1.

La fermentation dure 21 jours avec ventilation forcée, photo Frédéric Douard

L’affinage : Il est effectué au moyen d’un crible à étoiles Multistar XL3 stationnaire électrique Komptech permettant d’extraire deux combustibles bois (15/30-80/120 mm ; et supérieur à 80/120 mm) et le pré-compost (0-15/30mm) en un seul passage. Les étoiles sont équipées de doigts autonettoyants pour un rendement de 150 m³/h. Une table à rebonds sur la fraction intermédiaire permet de retirer les corps ronds et un séparateur aéraulique avec cyclone est utilisé pour l’extraction des plastiques légers et poussières.

Le criblage du compost après 21 jours dans le KOMPTECH MULTISTAR XL3, photo Frédéric Douard

La maturation : Si nécessaire, après extraction de la fraction ligneuse, la maturation du pré-compost dure 2 à 6 semaines avec retournements hebdomadaire au moyen d’un retourneur-enjambeur Topturn X63 Komptech.

Anne-Gaëlle Clabaut, directrice opérationnelle chez Veolia en 2018 et Christophe Descamps, responsable projets du Symevad, photo Frédéric Douard

Le poste de soufflage des plastiques mous avec le KOMPTECH HURRIKAN, photo FD

Contacts :

Alain Guégan, directeur ingénierie Hantsch et Frédéric Douard, en reportage à Vitry-en-Artois

Une unité de méthanisation Weltec pour l’usine de Chips Bret’s de Saint-Gérand

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Une unité de méthanisation Weltec pour l’usine de Chips Bret’s de Saint-Gérand

L’usine de biométhane Altho à Saint-Gérand, photo Weltec

Le fabricant d’installations de biogaz WELTEC BIOPOWER vient d’achever la construction d’une usine de biométhane pour le producteur breton chips Bret’s à Saint-Gérand. L’usine a été conçue et construite en collaboration avec WELTEC France. Avec les refus de production et les boues de la station de traitement des eaux de l’usine, ce sont 200 m3 de biométhane purifié qui seront produits toutes les heures, soit l’équivalent de la consommation d’une ville de 5000 habitants.

Depuis un an en France, un ensemble de mesures gouvernementales permettent de simplifier les démarches administratives pour les projet de biométhane. Ce contexte se traduit concrètement dans les carnets de commandes de spécialistes du biogaz établis tels que WELTEC BIOPOWER, présents sur le marché depuis longtemps.

La production de biométhane s’intègre parfaitement dans la démarche RSE (Responsabilité Sociétale et Environnementale) de la société ALTHO (Chips Bret’s) qui produit plus d’un tiers des chips françaises.

« Grâce à SOBER, filiale de production de gaz vert de Bret’s, nous participons activement au développement d’une économie circulaire territoriale où les déchets deviennent des ressources énergétiques renouvelables, et nous contribuons ainsi à la réduction des gaz à effet de serre et de la dépendance énergétique du territoire » a déclaré Christophe Chrétien, directeur de l’unité de méthanisation SOBER.

Avec les boues de la station de traitement des eaux usées, ce sont environ 22 000 tonnes de résidus qui sont à disposition. Les résidus de pomme de terre, d’amidon et d’autres refus de production en constituent la moitié; le substrat restant correspond aux boues de lavage. Les substrats solides et liquides sont d’abord mélangés et broyés en entrée dans le robuste système MULTIMix. Après ce prétraitement, le mélange arrive dans le digesteur en acier inoxydable de 4 436 mètres cubes. Le cycle des substrats comprend aussi un post-digesteur de 4 436 m3. Les digestats sont finalement utilisés comme amendement organique de qualité par des agriculteurs de la région.

Le processus de valorisation du biogaz en biométhane est également durable : pour son conditionnement, WELTEC BIOPOWER a intégré la technologie d’épuration membranaire en conteneur compact.

Alain Priser, le responsable du marché français chez WELTEC, précise : “le biogaz brut passe par plusieurs étapes de purification afin de le sécher et le nettoyer des impuretés, puis de retirer le CO2 du biométhane. La séparation membranaire à trois étages a déjà été éprouvée sur d’autres sites WELTEC et permet d’obtenir un rendement épuratoire supérieur à 99%. »

Un autre avantage provient de la compression en amont de l’épuration, qui permet d’injecter le biométhane directement à la pression du réseau public sans compression supplémentaire. La séparation se fait à température ambiante et sans l’ajout de produits chimiques.

Le module de purification du biométhane de l’usine Altho à Saint-Gérand, photo Weltec

L’unité produit environ 200 Nm3 de biométhane à partir de 400 Nm3 de biogaz brut.

Selon Alain Priser, « la disponibilité de l’installation est très élevée et la maintenance est faible grâce à la longévité des membranes. A Saint-Gérand, notre automate avec logique programmable LoMOS permet d’assurer l’injection du gaz sans interruption. »

Grâce à cet équipement, Bret’s peut se consacrer à son coeur de métier sans aucun souci et utiliser efficacement les matières résiduelles. Cela est également nécessaire, car de nombreux exploitants d’usines de production de biogaz sont aux prises avec des problèmes techniques. Une enquête menée par l’association ATEE (Association technique énergie environnement) a révélé des résultats décevants: 94% des exploitants d’installations avaient des problèmes techniques et au moins 65% étaient en deçà des attentes. Principalement parce que la technologie ne répondait pas aux exigences.

Au vu des défis à venir, la coopération entre WELTEC BIOPOWER et WELTEC France fonctionne bien. “Notre équipe a beaucoup d’expérience dans l’utilisation d’une grande variété de substrats et présente techniquement chaque système individuellement. Cela garantit un fonctionnement économique stable “, explique Alain Priser. “Au cours des 18 dernières années, nous avons installé et mis en service plus de 300 installations de production de biogaz dans 25 pays. La coopération du fabricant avec des partenaires locaux puissants, promet sécurité et efficacité à nos clients. “

Retour d’expérience sur l’unité de biométhane du GAEC du Champ-Fleury

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Retour d’expérience sur l’unité de biométhane du GAEC du Champ-Fleury

Unité de méthanisation du GAEC du Champ-Fleury à Liffré, image GRDF

Retour d’expérience en vidéo réalisée par GRDF et entrevue avec Jean-Christophe Gilbert de l’unité de méthanisation du GAEC du Champ-Fleury, en Ile-et-Vilaine. La centrale injecte du biométhane dans le réseau depuis septembre 2015, un gaz vert produit à partir des effluents bovins et porcins de quatre élevages et par des déchets végétaux et céréaliers.

La centrale biénergies biométhane & photovoltaïque des Terres de Montaigu

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La centrale biénergies biométhane & photovoltaïque des Terres de Montaigu

Les démarches engagées par VOL-V Biomasse pour implanter une unité de production de gaz renouvelable sur le territoire de Montaigu-Vendée ont démarré en 2011. Elles ont rapidement permis, avec le soutien de la commune de Saint-Hilaire-de-Loulay (commune à par entière jusqu’en 2019) et des agriculteurs du territoire, de confirmer la faisabilité d’un projet.

Le territoire de Montaigu-Vendée possède en effet de nombreux atouts pour un tel projet :

  • Des industries agro-alimentaires génératrices de co-produits ou de déchets fermentescibles,
  • Une agriculture, diversifiée et tournée vers l’élevage,
  • Un engagement des élus locaux pour un développement économique durable en faveur des énergies renouvelables.

Après huit ans de développement, le projet située sur le parc d’activités des Landes de Roussais et Marches de Bretagne sur la commune nouvelle de Montaigu-Vendée a pu se concrétiser. Le chantier, attribué à 80% à des entreprises locales, a démarré en septembre 2018 pour une durée d’un an. Depuis septembre 2019, la centrale transforme des matières organiques locales en biométhane, un gaz 100% renouvelable et injecté dans le réseau GRDF.

L’entrée et le poste d’injection de la centrale biogaz des Terres de Montaigu, photo Pascal Léopold pour Vol-V Biomasse

Les caractéristiques de cette unité

La centrale, inaugurée le 14 novembre 2014, va injecter chaque année deux millions de m3 de biométhane, soit la consommation annuelle de près de 90 bus roulant au gaz ou de 1 800 foyers chauffées au gaz. L’injection de biométhane dans les réseaux de gaz permet à l’ensemble des consommateurs de gaz (industriels, consommateurs domestiques raccordés aux réseaux de distribution) d’accéder à du gaz renouvelable sans changer d’installation.

La centrale biogaz des Terres de Montaigu, photo Pascal Léopold pour Vol-V Biomasse

L’unité prévoit de valoriser annuellement environ 30 000 tonnes de substrats issus des exploitations agricoles du territoire, des sites agroalimentaires et de la collectivité (tontes de pelouse). Vingt quatre agriculteurs exploitant 2500 ha environ sont partenaires du projet, dont treize d’entre eux exploitent sur le village de Saint-Hilaire-de-Loulay.

Associés à ce projet territorial, les exploitants agricoles partenaires sont les acteurs de la transition énergétique locale en valorisant leurs effluents et résidus de cultures pour produire une énergie renouvelable locale. Par ailleurs la valorisation du digestat désodorisé sur leurs terres cultivées permet dorénavant de réduire leurs consommations d’intrants minéraux et d’amendements. Les agriculteurs engagés dans le projet participent ainsi à une économie circulaire des matières organiques et minérales, générées et valorisées sur leur territoire. Il en est de même pour les industriels du territoire qui valorisent localement leurs déchets organiques pour produire du biométhane. Chaque année, le projet permettra d’éviter l’émission d’environ 5 000 tonnes de CO2.

Les aires de stockage des solides et les digesteurs en voie liquide de la centrale biogaz des Terres de Montaigu, photo Pascal Léopold pour Vol-V Biomasse

Un outil de valorisation économique locale

Les systèmes de brassage des digesteurs, photo Pascal Léopold pour Vol-V Biomasse

Ce projet de méthanisation est un formidable levier pour produire des richesses sur le territoire. Avec la création de trois emplois directs sur le site et de d’emplois indirects, en générant de la valeur pour les agriculteurs, en optimisant la valorisation des co-produits organiques industriels, en générant des taxes locales, en faisant intervenir des entreprises régionales dans la construction et l’exploitation, c’est toute l’économie locale qui se trouve consolidée, contribuant ainsi à renforcer l’attractivité du territoire, tant au niveau environnemental, économique que financier.

La centrale en autoconsommation photovoltaïque

Une centrale photovoltaïque a été mise en place sur les bâtiments permettant de produire du biométhane encore plus vert. La production de 380 MWh par an sera directement autoconsommée et couvrira environ 20 % du besoin total en électricité de la centrale biométhane, qui est de 2000 MWh / an.

La centrale photovoltaïque de la centrale biométhane de Montaigu-Vendée, photo Pascal Léopold pour Vol-V Biomasse

Une unité qui consolide le tissu économique et social

La centrale participe à sa mesure à une meilleure valorisation des déchets organiques produits sur le territoire. Ce modèle de projet territorial vise à augmenter, à tous les stades du cycle de vie des produits, l’efficacité de l’utilisation des ressources, à diminuer le gaspillage et l’impact sur l’environnement. Il s’agit de faire plus et mieux avec moins.

Les incorporateurs d’intrants solides, photo Pascal Léopold pour Vol-V Biomasse

Les projets de production de biométhane constituent une parfaite illustration des fondements de cette économie circulaire : transformer des matières délaissées en une énergie stockable, non intermittente et d’origine renouvelable qui sera valorisée localement d’une part et d’autre part en un produit résiduel qui sera valorisé en engrais.

Cette nouvelle production, non délocalisable et créatrice de valeur, permettra aux entreprises locales partenaires d’en bénéficier directement, que ce soit les industries agroalimentaires, les exploitants agricoles, ou les entreprises de services de transport, de travaux agricoles, de maintenance industrielle, etc.

Le montage financier

L‘investissement total de l’opération s’élevant à 8,9 millions €, c’est tout un territoire et un réseau de partenaires qui ont travaillé main dans la main afin que ce projet aboutisse. L’ADEME et l’Agence de l’Eau Loire Bretagne ont participé à ce projet et ont apporté 1 351 866 € de subventions.

  • ADEME : 514 891 €
  • Agence de l’Eau des Pays de la Loire : 643 450 €

Frédéric Douard

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Clôtures en châtaignier et charbon de bois pour valoriser son environnement

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Clôtures en châtaignier et charbon de bois pour valoriser son environnement

Article paru dans le Bioénergie International n°60 d’avril 2019

Charbon de bois en cours de refroidissement à Dussac avant calibrage et dépoussiérage, photo Frédéric Douard

Porte en châtaignier naturel, photo IRB

L’entreprise Industrie Bois Rousseau est implantée au cœur du Périgord vert dans le nord du département de la Dordogne depuis 1958. Aujourd’hui dirigée par Philippe Rousseau, son activité est historiquement de tirer le meilleur parti possible de son environnement naturel, le taillis de châtaignier, pour en faire des clôtures, tuteurs, pieux, piquets, treillages et du charbon de bois. Son site de production situé à Dussac et Lanouaille s’étend sur 25 ha, emploie 49 salariés, valorise plus de 100 000 m³ de petits bois et sous-produits de sciages par an, pour neuf millions € de chiffre d’affaires.

Le châtaignier, un arbre magique

Taillis de châtaigniers, photo IRB

Outre le fait de pouvoir produire des fruits succulents (ce qui n’est pas l’activité ici), le bois de châtaignier est un bois qui ne nécessite aucun traitement pour sa conservation. Il est naturellement protégé des organismes xylophages par son tannin. Cette propriété évite l’utilisation de traitement chimique agressif pour l’environnement et le prédestine à une utilisation d’extérieur en viticulture, agriculture, ostréiculture, décors paysagers, clôtures et parc d’animaux d’élevage ou d’agrément. Il est également parfait pour retenir les dunes sur le littoral et résiste très bien à l’usure du temps. Enfin, il repousse naturellement sous forme de taillis et il ne faut compter qu’une dizaine d’années avant qu’une nouvelle coupe se reforme.

L’exploitation forestière

Sac de charbon de bois Rousseau, photo IRB

Industrie Bois Rousseau possède un massif forestier de 120 ha certifié PEFC, géré sur le long terme avec une préoccupation constante de rentabilité et d’environnement. L’exploitation de ce patrimoine est réalisée entièrement par l’entreprise. L’entreprise exploite également d’autres propriétés privées avec la même préoccupation et doit mener une action importante de sensibilisation auprès des propriétaires pour les amener à adhérer à la certification PEFC.

L’abattage et le façonnage (la découpe) sont réalisés en une seule opération par une tête spécialement adaptée pour couper et empiler les perches de châtaignier. Ceci n’est pas une tâche facile au vu du nombre de brins par pied et de leur faible diamètre, d’autant que les terrains sont très accidentés.

Le bois, entreposé en bord de route, est ramené à l’usine sur camions à semi-remorque. La société Rousseau possède son propre matériel, ce qui lui permet d’être présente tous les jours sur le terrain. Elle possède de plus des aires de stockage qui peuvent assurer plus d’un an de production afin de répondre aux demandes de sa clientèle.

Des équipements d’extérieur au naturel

À partir des petits bois de châtaignier, l’entreprise fabrique des clôtures, tuteurs, piquets et treillages (ganivelles). Elle avait commencé cette activité dès 1958 par la production de piquets pour la vigne. En 1998, Michel Rousseau a fait construire une usine toute neuve pour cette activité.

Ganivelle Rousseau en bord de mer, photo IRB

La station de découpe des bois est entièrement mécanisée et permet de travailler par diamètre, longueur et qualité du bois pour la fabrication de produits allant de 3 à 35 cm de diamètre et cela en toutes longueurs. Les bois sont ainsi triés et stockés en casiers individuels selon une vingtaine de catégories.

Chaine de tri de perches avant écorçage, fendage et appointage, photo Frédéric Douard

Les perches sont ensuite écorcées sur deux lignes : un poste à écorcer les petits diamètres pour la confection des tuteurs et rondins pour les échalas (lattes de bois fendu pour les ganivelles), et un poste pour les plus gros diamètres avec machine à pointer les piquets. Tous les échalas pour le treillage sont pointés un par un. La fente des perches est entièrement faite à la main.

Ligne de production des ganivelles, photo Frédéric Douard

Une treillageuse mécanisée permet de produire des longueurs et écartements selon la demande. Le treillage, qui représente une grande partie de l’activité de l’entreprise, est un assemblage d’échalas liés entre eux par des fils de fer pour former un élément de clôture.

Stockage des échalas de châtaignier pour la fabrication des ganivelles, photo Frédéric Douard

Aujourd’hui l’entreprise qui emploie les 3/4 de son personnel à cette activité, a élargi sa gamme à des équipements plus complexes comme des portillons, des clôtures rigides et même des petits ponts, de bois naturellement !

Un charbon de bois produit efficacement

En 1984, l’entreprise a commencé à produire également du charbon de bois pour valoriser ses chutes de production de châtaignier de plus en plus abondantes. Mais rapidement pour cette activité, elle a aussi intégré de plus en plus de chutes de sciage de chêne des scieries voisines pour répondre à la demande croissante de ce marché. Elle utilisait alors des fours-cloche.

L’une des deux lignes de carbonisation à Dussac, avec captage des fumées, avec les collecteurs de fumée, photo Frédéric Douard

En 1992, elle s’est équipée de fours industriels de type CML. Ce procédé de carbonisation permettait d’obtenir un charbon de qualité tout en récupérant une partie des gaz de pyrolyse, environ 40 %, pour les brûler à part et récupérer l’énergie. L’unité comprenait douze fours mobiles équipés d’un couvercle de remplissage et d’une trappe de vidange en fond de four. Un piquage fixe situé en partie supérieure du four permet de capter les fumées et de les diriger vers un brûleur.

Combustion des gaz pour le chauffage des fours Ekoblock à Dussac, photo Frédéric Douard

De 2001 à 2003, Philippe Rousseau a investi 5 millions € pour remplacer ses installations de carbonisation par des réacteurs néerlandais Carbo Ekoblock. Ce système est constitué de deux lignes de trois fours pouvant contenir au total six cuves de pyrolyse, alimentées en chaleur par la combustion des gaz de pyrolyse. Cette technologie permet aujourd’hui de récupérer 100 % du gaz, de le transformer en énergie thermique et surtout de ne pas polluer.

La parfaite maitrise de la combustion des gaz en sortie de fours, photo Frédéric Douard

Chaque four est équipé d’un collecteur de gaz en sortie de cuve, d’un brûleur-incinérateur et de deux réacteurs de 6 m³ qui chauffent alternativement la cuve de pyrolyse. La carbonisation telle que pratiquée à Dussac n’engendre donc pas de pollution : les gaz brûlés à plus de 1 000 °C dans les fours pour maintenir les cuves de pyrolyse entre 600 et 700 °C.

Cette évolution a aussi permis d’augmenter le rendement de production qui atteint aujourd’hui une tonne de charbon de qualité, dépoussiéré et criblé, produite à partir de six tonnes de bois sec.

Le site de séchage du bois à carboniser, photo IRB

Aujourd’hui, dans le processus global, le bois est d’abord stocké à l’air libre durant deux ans pour le sécher de manière optimale. Ensuite, il est découpé en longueurs de 25 à 30 cm et fendu pour les sections de plus de 10 cm. En 2015, l’entreprise a fait l’acquisition d’une scie-fendeuse Xylog 550 de chez Rabaud pour améliorer la sécurité au travail et la productivité de ce poste.

Philippe Rousseau devant son combiné scie-fendeuse en 2015, photo Frédéric Douard

Les écorces et sciures sont retirées par un crible avant chargement des cuves. Elles sont valorisées en combustion dans un foyer réfractaire Maguin pour alimenter le séchoir en air chaud. Une fois les cuves remplies, elles sont déposées sur la ligne de séchage attenante durant quinze heures, des heures pendant lesquelles le bois est parcouru par un air chauffé à 140 °C, ce qui permet d’obtenir ensuite une qualité supérieure de cuisson.

Ligne de découpe et séchage des bois avant carbonisation, avec au centre le foyer Maguin, photo Frédéric Douard

Le charbon est obtenu par pyrolyse, avec quasiment pas d’oxygène, sans enflammer le bois, ce qui garantit au consommateur un allumage plus rapide et un pouvoir calorifique maximum.

Transit d’une cuve de pyrolyse, photo F. Douard

Après huit heures de « cuisson », les cuves sont retirées des fours, par roulement, et déposées durant minimum 50 heures sur un lit de sable pour permettre le refroidissement total du charbon. Le refroidissement passé, les cuves sont vidées dans un bâtiment couvert afin que le charbon reste 50 heures à l’air libre avant la mise en sac, pour éviter tout risque de reprise de feu.

Non moins de 3500 cuves, fabriquées localement, sont nécessaires à ces rotations entre les passages à la découpe et au remplissage, au séchage, à la cuisson et au refroidissement, et ceci 24 h/24, 7 j/7, toute l’année.

Ligne de séchage des cuves remplies avant carbonisation, photo Frédéric Douard

Enfin, le charbon est repris par un engin qui le transporte dans un trieur, le mettant au bon calibre et ôtant toutes les poussières et brisures. Par la suite le charbon calibré est stocké dans un silo avant l’ensachage. Ce charbon de bois de label A répond à la norme EN 1860-2.

La ligne automatique d’ensachage permet une production de 8 000 sacs par jour, pour 8 000 tonnes par an. L’activité charbon de bois assure 60 % du chiffre d’affaires de l’entreprise et emploie neuf personnes.

Ligne d’ensachage chez IRB Dussac, photo Frédéric Douard

Pour répondre instantanément aux commandes de ses clients, mais surtout pour anticiper une période de commercialisation très saisonnière, l’entreprise dispose d’un stock d’un an de production sous bâtiment fermé, ce qui au total avec le stock de bois en séchage, revient à stocker trois années de production !

Enfin, la flotte de dix camions de l’entreprise, véritable fer de lance de la société, assure tous types de livraison sur l’ensemble du territoire français et de l’Union européenne.

Flotte de camions de livraison des Ets Rousseau de Dussac, photo IRB

Contacts :

Frédéric Douard en reportage à Dussac


Une meilleure organisation de l’entreprise avec CBQ+ pour Nature Bois Énergie

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Une meilleure organisation de l’entreprise avec CBQ+ pour Nature Bois Énergie

Article paru dans le dossier Chaleur Bois Qualité Plus du Bioénergie International n°58 de décembre 2018

La plateforme NBE avec son bâtiment de stockage et son crible vibrant à plaquettes, photo ProForet

Créée en 2006 en tant qu’entreprise de travaux forestiers à Frasne dans le département du Doubs, Nature Bois Énergie a rapidement diversifié ses activités en se lançant en 2007 dans la production de plaquettes forestières, complétée en 2010 par la prestation de broyage. Reconnue dans le monde du bois-énergie franc-comtois et attachée à la qualité des plaquettes qu’elle produit, l’entreprise a été l’une des premières à demander la certification CBQ+ lorsqu’elle a été proposée en Bourgogne-Franche-Comté.

Le crible, équipement indispensable à la fourniture de plaquettes de qualité, photo NBE

De par son statut de très petite entreprise, la mise en place de la certification pouvait paraître inquiétante pour le gérant, Stéphane Petite. Mais finalement, « cela n’a pas occasionné de gros changement dans notre fonctionnement général, car la mise en place s’est faite de façon personnalisée, en s’adaptant à notre façon de travailler ». Cela a également permis au gérant de mettre en place des outils et des procédures plus rigoureux que ce dont il disposait auparavant : «J’avais beaucoup de choses dans la tête, et donc le risque permanent d’en oublier. CBQ+ nous oblige à plus de traçabilité et plus de rigueur, ce qui est bénéfique pour notre organisation générale. Cela me permet d’être mieux organisé et m’offre un nouveau confort de travail ». Par exemple, grâce à la systématisation des bons de livraisons demandée par la certification, l’entreprise dispose désormais d’un meilleur suivi de ses stocks et de ses livraisons.

La déchiqueteuse Pezzolato PTH 1000 de Nature Bois Energie, photo NBE

Les outils mis en place dans le cadre de CBQ+ sont un vrai plus pour Stéphane Petite : « ce que CBQ+ nous fournit est clair et simple à utiliser, cela me permet de savoir où j’en suis mais également d’anticiper mes campagnes de broyage si je vois que mes stocks diminuent fortement, par exemple. Les outils de calculs de prix en fonction des unités (tonnes, MAP ou MWh) ou l’assistance des animateurs CBQ+ pour appliquer des formules de révision de prix sont aussi très utiles. »

Déchiquetage sous le hangar de NBE à Frasne, photo ProForet

L’autre facette de CBQ+, particulièrement appréciée par Nature Bois Énergie, est le réseau d’adhérents, qui permet d’échanger avec d’autres producteurs, y compris d’autres régions : «Échanger avec les autres producteurs est toujours intéressant, car cela nous permet de voir si d’autres ont des solutions à des problèmes que l’on a également, ou encore de discuter des aspects techniques de la production de plaquettes forestières. Selon les régions et les climats, nous n’avons pas tous les mêmes façons de procéder, c’est intéressant de voir les différences.»

Par exemple, en Franche-Comté, beaucoup de producteurs criblent les plaquettes forestières, ce que peu faisaient en Rhône-Alpes. Une visite d’entreprises a été organisée par CBQ+ en mars 2017 afin que les rhônalpins viennent voir des installations franc-comtoises certifiées, ce qui a donné lieu à des échanges techniques de grande qualité.

Le hangar de NBE à Frasne et sa couverture photovoltaïque, photo NBE

Nature Bois Énergie ne regrette absolument pas son choix d’entrer dans la certification, qui apporte énormément à l’entreprise. Et l’audit interne annuel, loin d’être lourd, est plutôt « une bonne occasion pour s’obliger à faire le point et à étudier le fonctionnement de l’entreprise dans le détail, afin de toujours s’améliorer ».

Stéphane Petite lors d’une livraison de bois-énergie, photo ProForêt

Contacts :

  • Stéphane Petite : +33 607 134 784 – natureboisenergie25@gmail.com
  • Pro Forêt : Isabelle Piney / +33 652 637 620 – bois.energie.proforet@gmail.com
  • CBQ+ : Matthieu Petit, responsable national : +33 683 302 089 – chaleurboisqualiteplus@gmail.com – www.chaleur-bois-qualite-plus.org

Frédéric Douard

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La centrale de biométhane Mahé Bioénergie à Boutigny est en service

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La centrale de biométhane Mahé Bioénergie à Boutigny est en service

Vue aérienne de Mahé Bioénergie, image GRDF

Michel Mahé est producteur de lait sur la commune de Boutigny dans le département de Seine-et-Marne.  En 2014, avec des associés, il a monté un projet de méthanisation afin de mieux valoriser les déjections de ses vaches et ses sous-produits de cultures. Bien que situé à 8 km du réseau de gaz naturel, il s’est orienté vers la production de biométhane, une installation qui a été mise en service le 22 août 2019.

Cette unité de méthanisation transforme 10 000 tonnes de matières organiques par an en biométhane et en digestat. Dès la mise en service, ce sont 140 Nm3 de biométhane qui ont été injectés chaque heure dans le réseau GRDF (13 GWhpcs/an). Et l’objectif est d’injecter 250 Nm3/h dès mai 2020, ce qui représentera 20 GWhpcs/an soit, l’équivalant de la consommation de 3385 foyers neufs en gaz ou 1 690 foyers anciens, ou 90 bus roulant au bioGNV.

Les installations, conçues par EnviTec Biogas, ont été installées par la société espagnole Indiren pour tout ce qui est gros oeuvre, réseaux, digestion et traitement des digestats. GRDF a quant a lui posé les 8 km de réseau et le poste d’injection comme c’est relaté dans la vidéo qui suit.

Voir aussi toutes les photos de la construction : inderen.es

Frédéric Douard

Depuis le 25 septembre 2019, l’unité de méthanisation de Celles-sur-Belle produit du biométhane

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Depuis le 25 septembre 2019, l’unité de méthanisation de Celles-sur-Belle produit  du biométhane

L’unité de méthanisation de Celles sur Belle, photo Technique Biogaz

Depuis le 25 septembre 2019, l’unité de méthanisation territoriale de Celles-sur-Belle dans le département des Deux-Sèvres, produit du biométhane à partir des effluents d’élevage (fumier bovin, fumier caprin, lisier porcin, fumier équin, lactosérum, déchets de céréales) de 14 exploitations agricoles et coopératives partenaires et actionnaires de la Sas Celles sur Belle Biogaz.

Cette unité traitera 21 000 tonnes de matière par an afin de produire 100 Nm3/h de biométhane, soit la consommation énergétique moyenne de 1 000 foyers, et d’éviter ainsi 3 100 tonnes équivalent CO2.

« Ce projet nous apporte de nombreux avantages, puisqu’il nous permet de mieux valoriser nos effluents et de devenir acteurs de la transition énergétique tout en réalisant des économies et en diversifiant nos revenus » déclarent les exploitations agricoles partenaires.

Le projet a été initié en 2015, avec comme objectifs de :

  • participer à la production d’énergie renouvelable et à la réduction des consommations d’énergie fossile à l’échelle locale,
  • mieux valoriser les effluents, déchets de céréales et lactosérum produit localement,
  • pérenniser et diversifier les revenus des exploitants agricoles (actionnariat, gestion des effluents, économies d’engrais),
  • produire un digestat enrichi en éléments fertilisants, valorisé par un retour au sol permettant la substitution d’une partie des engrais minéraux utilisés.

Les cuves de digestion de Celles sur Belle Biogaz, photo Technique Biogaz

Ce projet financé par le Crédit Agricole Touraine Poitou a été soutenu par l’ADEME, la région Nouvelle-Aquitaine via le FEDER et l’Agence de l’eau Adour Garonne.

Le maire de la commune de Celles-sur-Belle, Jean-Marie Roy, soutien précieux dans le cadre du développement de ce projet, témoigne : « Je suis ravi de voir la mise en service de ce projet qui est le premier site en injection dans le réseau de gaz naturel exploité par GRDF du département des Deux-Sèvres. Je suis convaincu qu’il sera très impactant du point de vue du développement économique et agricole local, et qu’il permettra d’apporter des solutions pérennes de traitement aux industries agro-alimentaires ».

Après plusieurs années de développement, la construction a été réalisée par l’opérateur Technique Biogaz un peu moins d’une année. Une centrale photovoltaïque en autoconsommation, située sur l’un des bâtiments de l’unité de méthanisation, est par ailleurs en service depuis le 2 décembre 2019. Elle permettra de couvrir une partie de la consommation électrique de l’unité. Il s’agit de la deuxième centrale solaire photovoltaïque en autoconsommation réalisée par Technique Solaire et de la toute première appartenant au groupe, dont Technique Biogaz est une filiale.

Liste des partenaires du projet : Coopérative Agricole Sèvre et Belle, Coopérative Laitière de la Sèvre, EARL de La Favrie, EARL La Clé des champs, EARL La Moutonnerie, EARL La Roche, EARL La Tête noire, Ecurie de La Berlière, GAEC La Fontaine, GAEC La Forêt, GAEC La Métairie au chêne, GAEC Le Magnolia, GAEC Les Trois Villages et SI Guyon Daniel.

Frédéric Douard

L’entreprise Girard à Fertans respecte la réglementation forestière grâce à CBQ+

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L’entreprise Girard à Fertans respecte la réglementation forestière grâce à CBQ+

Les installations de criblage des plaquettes sèches aux Ets Girard de Fertans, photo Frédéric Douard

Article paru dans le dossier Chaleur Bois Qualité Plus du Bioénergie International n°58 de décembre 2018

Basée à Fertans dans le Doubs, l’entreprise Girard existe depuis 1999. À l’origine dédiée uniquement aux travaux forestiers, elle s’est diversifiée dans la production de plaquettes forestières en 2006. En 2008 avec la construction d’un hangar, elle s’est spécialisée sur la plaquette calibrée sèche à destination des petites et moyennes chaufferies. Pari réussi, car pour faire face à la demande, l’entreprise a dû agrandir sa capacité de stockage en 2013 et un nouvel agrandissement est prévu pour 2019.

Pour François Girard, le chef d’entreprise, “la mise en place de la certification CBQ+ était attendue depuis longtemps en Bourgogne-Franche-Comté. Cela nous permet d’avoir un soutien à la fois technique et administratif, mais permet aussi d’afficher une qualité de produit et de service vérifiée par un organisme extérieur, ce qui rassure nos clients”.

Vue sur la grille du crible des Ets Girard à Fertans, photo Frédéric Douard

Au quotidien, la certification a permis à l’entreprise familiale de six personnes de mieux se structurer et de combler les lacunes, mais sans changer radicalement la façon de fonctionner : “CBQ+ s’est adapté à notre façon de travailler, nous avons mis en place des choses complémentaires, mais nous n’avons pas été obligés de tout revoir, nous avons simplement évolué.”

Ainsi, les outils CBQ+ ont permis à l’entreprise de finaliser la mise en place des démarches nécessaires au respect de la réglementation forestière. Certaines démarches étaient déjà effectuées par l’entreprise, mais d’autres paraissaient trop complexes pour la petite entreprise. La mise à disposition de documents-types (contrats d’achat de bois, contrats de sous-traitance, fiches de chantiers “sécurité et environnement”, etc.) lui est d’une aide précieuse.

Comme en témoigne Nelly Girard, responsable administrative : “Avant d’avoir les documents CBQ+, nous avions les nôtres, mais ceux-ci n’étaient pas aussi aboutis, surtout d’un point de vue juridique. Par exemple, nos fiches sécurité et environnement étaient plus lourdes à remplir et nous ne le faisions pas systématiquement. La version mise au point par CBQ+ est plus simple et plus rapide à remplir, ce qui nous a permis de systématiser leur utilisation.”

Les exigences inhérentes à la certification, bien que paraissant contraignantes de prime abord, ont été adoptées par l’entreprise et sont devenues des atouts. Par exemple, “suivre la traçabilité des approvisionnements nous paraissait complexe, mais nous avons simplement mis en place un carnet dans chaque camion livrant du bois sur la plateforme, vu que toutes les étapes sont effectuées en interne. De pouvoir retracer d’où viennent les bois qui permettent de produire les plaquettes rassure nos clients, très attachés au côté local du bois-énergie. Nous suivons également notre stock de façon plus fine qu’auparavant. De plus, toutes les informations sont centralisées dans un nombre restreint de documents, ce qui facilite leur actualisation.”

Le hangar de stockage de plaquettes des Ets Girard à Fertans, photo Frédéric Douard

D’une façon globale, l’entreprise ne regrette absolument pas son choix d’être entrée dans CBQ+, qui lui permet également de rencontrer d’autres entreprises et de tisser un réseau de partenaires.

François Girard à Fertans lors d’une visite du CIBE le 27 novembre 2017, photo Frédéric Douard

Contacts :

  • François Girard : +33 381 865 457
- f.girard-forestier@orange.fr
  • Pro Forêt : Isabelle Piney / +33 652 637 620 – bois.energie.proforet@gmail.com
  • CBQ+ : Matthieu Petit, responsable national / +33 683 302 08 – chaleurboisqualiteplus@gmail.com – 
www.chaleur-bois-qualite-plus.org

Frédéric Douard, en reportage à Fertans

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Avec CBQ+, Logistic Bois Energy garantit la qualité de ses plaquettes forestières

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Avec CBQ+, Logistic Bois Energy garantit la qualité de ses plaquettes forestières

Article paru dans le dossier Chaleur Bois Qualité Plus du Bioénergie International n°58 de décembre 2018

Débardage de perches avec un porteur TimberPro, photo SOTRA

La société Logistic Bois Energy a été créée en 2005 comme filiale de la SOTRA, société de travaux publics et de gestion des forêts implantée à Braud-et-Saint-Louis en Gironde. LBE a pour activité la production et la commercialisation de plaquettes forestières pour le chauffage des collectivités, industriels et particuliers. 
Entretien avec Alain Berjon, gérant de LBE

Pourquoi s’être engagé dans la certification CBQ+ dès 2012 ?

Après une phase de mise en place de l’activité de production et distribution de plaquettes de chauffage, nous avons souhaité entrer dans la démarche de certification Chaleur Bois Qualité+ dès 2012 afin de mettre en valeur la qualité nos produits.

Nous nous sommes alors rapprochés du CRER pour être accompagnés dans la mise en place de cette certification et ce malgré l’absence d’exigence de la part de nos clients. Une fois certifiés, nous avons commencé à enregistrer des demandes de collectivités principalement situées en ex-Poitou-Charentes et qui exigeaient des entreprises certifiées CBQ+ dans leurs appels d’offre, ceci confortant notre choix.

Néanmoins nos plus gros clients, que sont les exploitants de chauffage, n’exigent toujours pas de combustible certifié, privilégiant les tarifs les plus bas possibles tout en bénéficiant de notre qualité.

Chantier de déchiquetage LBE avec machine Pezzolato PTH 1200/1000, photo SOTRA

Quels sont les bénéfices du référentiel ISO 9001 développé depuis début 2018 en Nouvelle-Aquitaine ?

Il n’y a finalement pas eu de gros changement sur le combustible lui-même. En revanche, le référentiel demande plus d’attention sur le respect de la réglementation forestière que l’ancien référentiel (103 d’AFNOR Certification), ce qui nous a permis de vérifier le respect des bonnes pratiques dans la gestion de nos chantiers forestiers.

Nous nous étions engagés en parallèle sur la démarche PEFC et avec l’association nationale CBQ+ nous avons pu adhérer à PEFC au travers de CBQ+ ce qui permet de tout gérer en une démarche unique.

Le nouveau hangar de LBE, photo SOTRA

Pourquoi mesurer le taux d’humidité de tout produit sortant de la plateforme depuis cinq ans ?

L’acquisition d’une étuve s’est imposée à nous car plusieurs de nos clients achetaient le bois au MWh et il nous était nécessaire de contrôler leurs mesures qui définissent le tarif de facturation. Et puis il pouvait y avoir quelques divergences entre nos mesures et les leurs, et l’étuve a permis d’engager des négociations sur une base solide.

Ces mesures nous sont également essentielles pour suivre l’évolution de nos produits durant l’année afin de garantir en permanence les caractéristiques de nos combustibles.

Chantier d’abattage avec tête multibrins à disque, photo SOTRA

Quelle est votre dernière action visant à améliorer la qualité des produits ?

Nous venons de finaliser la mise en place d’un nouveau hangar de stockage de plaquettes avec un opérateur extérieur qui a profité de la toiture pour implanter une installation photovoltaïque d’environ 250 kWc.

Ainsi, depuis septembre 2018, nous disposons d’un nouvel espace couvert de 1 800 m² avec dalle bétonnée, permettant de stocker jusqu’à 8 mètres de plaquettes soit environ 10 000 MAP supplémentaires sous abri.

Contacts :

Frédéric Douard

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La déchiqueteuse de bois Valormax D56-120 de l’entreprise normande AGB

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La déchiqueteuse de bois Valormax D56-120 de l’entreprise normande AGB

Le Valormax D56-120 de l’entreprise AGB, image @LOAGRI

Les déchiqueteuses de bois Valormax D à entraînement par prise de force commercialisées par Noremat se caractérisent par une grande maniabilité et un accès facile à tous les chantiers. Les couteaux sont interchangeables sans réglage et sans affûtage.

La simplicité de la chaîne cinématique assure une grande fiabilité et les nombreuses possibilités de calibrage garantissent une production de plaquettes forestières industrielles (grosse granulométrie) ou domestiques (faible granulométrie) sur mesure et de qualité “sans fine”, dans la branche comme dans le rondin.

Rendement de 60 à 260 m3/h.

Pour parvenir à ces performances, le Valormax D56-120 de l’entreprise AGB, basée à Villers-sur-Mer dans le Calvados et dirigée par Arnaud Besnier, est équipé du nouveau rotor H1, pour une plaquette de grand calibre et de qualité supérieure. Développé conjointement par NOREMAT et JENZ, ce rotor est le dernier né de la gamme pour la production de plaquettes calibrées de grande taille. Robuste, il remporte un vif succès auprès d’un grand nombre d’utilisateurs. Ses couteaux interchangeables allient sécurité, efficacité et performance.

Les grandes plaquettes du Valormax D avec Rotor H1, photo Noremat

Le Rotor H1 produit des plaquettes de très haute qualité :

  • 98,2 % de fraction calibrée P100
  • Un taux de fines de 1,8 % seulement
  • Une fraction grossière (>100 mm) de 0%

Pour en savoir plus : www.noremat.fr et www.agb14.com

Un meilleur suivi de la satisfaction clients avec CBQ+ pour les Bois du Poitou

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Un meilleur suivi de la satisfaction clients avec CBQ+ pour les Bois du Poitou

Article paru dans le dossier Chaleur Bois Qualité Plus du Bioénergie International n°58 de décembre 2018

Hangar des Bois du Poitou, photo Les Bois du Poitou

Bois pour la fabrication de piquets, photo Bois du Poitou

Les Bois du Poitou est une société créée en 1987 à La Ferrière-en-Parthenay dans le département des Deux-Sèvres. Son activité consiste à exploiter du bois et en particulier du châtaignier sur pied et à le transformer en piquets, en plaquettes de chauffage et de paillage. L’entreprise produit et distribue également du bois-bûches et commercialise du granulé de bois.

Entretien avec Sylvie Decout, gérante des Bois du Poitou

Pourquoi vous êtes-vous engagée dans la certification CBQ+ ?

Nous avions eu lors d’une journée organisée par le CRER les retours d’une enquête de satisfaction réalisée par l’Agence Régionale d’Évaluation environnement Climat qui indiquait un taux de satisfaction globale sur les chaufferies bois mais qui en parallèle indiquait de nombreuses difficultés liées à la qualité des combustibles (granulométrie variable avec beaucoup de fines ou de queues de déchiquetage ; problèmes récurrents d’humidité élevée sur certaines périodes de l’année). Ces points d’amélioration concernaient globalement tous les fournisseurs de combustible de la région dont notre entreprise et il nous est apparu essentiel de travailler sur des pistes d’amélioration.

Nous portions déjà un projet de construction d’un nouveau hangar de stockage et la mise en place d’une plateforme extérieure avec stockage sous bâche respirante et les conclusions de l’enquête nous ont encouragés à mettre en place ces investissements dès 2012/2013.

En parallèle, les fournisseurs avaient demandé au CRER de se renseigner sur les démarches qualités existantes sur le territoire national afin de proposer un accompagnement technique des entreprises. La démarche de certification CBQ+ portée en Rhône-Alpes depuis 2000 par Fibois Ardèche-Drôme nous avait été rapportée et nous avons décidé d’adhérer à la démarche CBQ+ Poitou Charentes calquée sur celle de Rhône-Alpes selon le Référentiel 103 d’AFNOR Certification.

Il faut également reconnaître que l’engagement dans la certification a également été influencé par l’ADEME et la Région qui souhaitaient faire appel à des fournisseurs certifiés dans le cadre du financement des nouvelles chaufferies.

Atelier de criblage des plaquettes, photo Les Bois du Poitou

Quels sont les apports du nouveau référentiel ISO 9001 introduit depuis 2018 en Nouvelle-Aquitaine ?

La désignation d’un fournisseur de secours ou l’engagement en tant que fournisseur de secours pour d’autres entreprises nous a incité à une stratégie de partenariat plutôt que de concurrence avec les autres acteurs certifiés.

Savoir qu’une structure locale, le CRER dans notre cas, est là pour nous accompagner à la mise en place de la démarche de certification, nous accompagner en cas de difficulté avec un client à travers une visite de l’installation, des prélèvements d’échantillon, nous a rassuré. Aujourd’hui, nous continuons d’être accompagnés par le CRER avec le soutien supplémentaire de l’association nationale CBQ+, et la mise en place de la certification ISO 9001 s’est très bien passée.

Sinon, l’apport le plus important porte sur la réglementation forestière qui était déjà gérée par l’entreprise et sur le respect des bonnes pratiques.

Le nouveau hangar à plaquettes des Bois du Poitou, photo Les Bois du Poitou

Comment procédez-vous pour avoir un taux de retour d’enquêtes important de vos clients ?

Nos 150 clients sont habitués depuis plusieurs années aux échanges par courrier électronique. Toutes les commandes et factures sont envoyées par Internet et nous avons continué avec l’envoi des enquêtes de satisfaction. Ainsi, en quelques clics seulement, nos clients peuvent retourner l’enquête complétée auprès de CBQ+ ou auprès de notre entreprise.

De plus, nos clients commandant du combustible toute l’année pour certains, nous profitons des échanges téléphoniques ou courriel pour relancer ceux qui n’auraient par répondu à l’enquête lors de la première sollicitation.

Comment les retours d’enquêtes ont influencé l’évolution de l’entreprise ?

Livraison de plaquettes criblées avec un caisson Transmanut, photo Transports Fontan

Les retours d’enquêtes annuelles de satisfaction nous ont permis de mesurer l’amélioration du niveau de satisfaction de nos clients suite aux différents investissements que nous avons réalisés afin d’augmenter notre capacité de stockage et de moins travailler en flux tendu.

Notons aussi que le volume de plaquette criblée augmente chaque année à la demande de nos clients qui ont mesuré les intérêts multiples du criblage malgré une tarification un peu plus élevée d’environ 8 à 10 €/tonne.

Enfin, nous avons développé la livraison par camion souffleur avec notre partenaire, les Transports Fontan, afin de faciliter les opérations de livraison sur certains sites parfois délicats à approvisionner.

Témoignages de clients des Bois du Poitou
M. Vachet : Depuis 1999, j’utilise une chaudière à bois déchiqueté de 75 kW qui se révèle sensible à la qualité du combustible. Après une première saison avec une entreprise qui nous livrait du combustible très variable d’une livraison à l’autre et la casse d’un moteur de vis, nous nous sommes rapprochés des Bois du Poitou début 2000. L’entreprise nous a proposé une plaquette criblée en adéquation avec notre équipement. Le tarif est un plus élevé, mais on paye notre tranquillité.
Et ce qui a changé notre vie, c’est la livraison par camion souffleur ! Plus besoin de contacter un voisin agriculteur pour qu’il vienne repousser rapidement dans le silo le bois déchargé au sol avant qu’il ne pleuve ! Nous sommes devenus indépendants depuis la mise en place de ce mode de livraison.
M. Favrelère, directeur du Foyer Notre-Dame-de-Puyravault – EHPAD : Après la mise en service de notre chaudière, et après avoir essuyé quelques mésaventures, nous avons voulu tester la plaquette criblée proposée par Les Bois du Poitou. Nous avons observé d’importants bénéfices à l’exploitation : moins d’encrassement, donc moins d’interventions de ramonage, et beaucoup moins de poussière lors des livraisons. Certes le tarif est légèrement supérieur mais le coût global se retrouve largement bénéficiaire par la diminution des frais de maintenance et d’entretien des équipements. Et ce surcoût est dérisoire par rapport aux risques de casse évités.

Contacts :

Frédéric Douard

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Saconin Biométhane dans le Soissonnais, une production 100 % végétale

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Saconin Biométhane dans le Soissonnais, une production 100 % végétale

Article paru dans le Bioénergie International n°61 de mai-juin 2019

Saconin Biométhane dans le Soissonnais, photo Baes-Létang-Hoche

Depuis la gauche, Arnaud Hoche, David Trocherie et Nicolas Brouardelle, photo Frédéric Douard

La centrale Saconin Biométhane est implantée dans le village de Saconin-et-Breuil, une terre de grandes cultures du Soissonnais (département de l’Aisne) d’où l’élevage a disparu depuis plus de trente ans. Cette installation de production de biométhane est la quatrième montée par François-Xavier Létang après Létang Biogaz en Seine-et-Marne en 2014, Epaux-Bézu non loin de Saconin en 2016 et Létang Biométhane Sourdun en 2018. Cette nouvelle unité a été créée en partenariat avec deux familles locales d’exploitants agricoles : la famille Hoche, qui produits notamment des céréales et des betteraves à la Ferme de Saint-Amand de Saconin, et dont les terres hébergent l’usine de biométhane, et la famille Baes, exploitant à la ferme de Cravançon, située à Chaudun à 8 km de l’usine, notamment producteur de pommes de terre et disposant d’une entreprise de travaux agricoles. Pour les familles Létang, Hoche et Baes, cet investissement de 4,5 M€, qui a reçu une aide du Feder de 750 000 €, a été pensé bien sûr comme une diversification, mais aussi et surtout comme un nouvel élan à leur métier de cultivateur.

Le site de Saconin Biogaz, photo Frédéric Douard

Un modèle éprouvé et confirmé

La production de biogaz est basée sur la digestion de sous-produits agro-industriels végétaux et de CIVE. Sur ce site, les associés ont naturellement basé leur approvisionnement sur leurs propres cultures, mais ont aussi mis à profit leur proximité avec la sucrerie de Bucy située à moins de 15 km de la Ferme de Saint-Amand. Certaines années, ils pourront aussi récupérer les restes de pomme de terre ou d’oignons d’exploitations voisines. La proximité des associés avec l’ETA BD-Agri de Jacky Baes permet également de disposer d’un parc d’équipements important.

Le local technique au centre des trois cuves, ici avec le sytème d’alimentation en oxygène et une pompe, photo Frédéric Douard

La valorisation se fait comme sur les autres sites « Létang » : en injection dans le réseau GrDF, un modèle efficient, car il valorise près de 100 % de l’énergie produite et permet de la stocker dans le réseau.

Vue sur la fermentation chez Saconin Biométhane, photo Frédéric Douard

L’activité est tellement bien rodée, que l’installation a été mise en service le 28 mars 2019, un mois seulement après l’ensemencement des digesteurs ! Et pour que les quatre sites de méthanisation fonctionnement au mieux de leurs capacités, tout en renforçant les synergies, les exploitants se sont offerts les services à plein temps d’un ingénieur spécialisé en méthanisation, David Trocherie, qui suit techniquement les quatre unités.

Au quotidien, l’unité de Saconin fonctionne avec un salarié à temps complet responsable du site, aidé ponctuellement par les associés ou par des travailleurs occasionnels.

La production de biogaz

L’installation est le résultat de l’expérience des trois unités précédentes. Elle est globalement bâtie sur le même modèle : des intrants conservés en silos à plat, deux digesteurs mésophiles de 2 500 m³ en infiniment mélangé plus une cuve de stockage de digestat de 4 200 m³.

Silo à Saconin avec chemin de ronde pour les manipulations et couverture mécanique contre les oiseaux, photo Frédéric Douard

Les intrants sont stockés dans trois vastes silos à plat de 2 250 m³ chacun et qui permettent au total de stocker en même temps jusque 21 000 tonnes de produits. Ces silos ont été conçus avec la pente et les réseaux nécessaires pour récupérer les lixiviats qui servent à la dilution des intrants, mais aussi avec des murs surmontés d’un chemin de ronde pour faciliter le travail de manipulation des couvertures de protection : une bâche étanche contre la pluie, recouverte elle-même d’une bâche technique contre les assauts des oiseaux. Ce chemin garantit des conditions de travail sécurisées pour le personnel, ainsi qu’une durabilité accrue de la structure, car du coup, les murs font un mètre de large.

Saconin Biométhane compte 9000 m2 de silos de stockage, photo Frédéric Douard

Les intrants, pulpes de betterave, ensilages et restes de légumes …, à hauteur de 11 000 tonnes par an, sont sortis des silos au godet broyeur, ce qui permet de les émietter en les versant dans la trémie, voire de les fractionner pour ce qui est des pommes de terre ou des oignons. La trémie en absorbe 30 tonnes par jour.

La trémie d’incorporation PUMPE, photo Frédéric Douard

La trémie, une BIG-Dos du constructeur Konrad Pumpe, fonctionne avec un fond mouvant en acier inoxydable à entraînement hydraulique. Le fond est recouvert d‘une pellicule plastique résistant à l‘usure, qui réduit les frottements et donc la consommation électrique. La matière est amenée sur un rouleau entraîneur qui dose le remplissage de la vis de convoyage. Ce système est indiqué pour les substrats fibreux. Les mouvements de produits sont ensuite gérés par des pompes à vis.

Pompe de circulation Wangen chez Saconin Biométhane, photo Frédéric Douard

Dans les digesteurs, la température est maintenue au-dessus de 41 °C par une chaudière à biogaz de 250 kW, qui globalement consomme de 2 à 3 % du biogaz produit sur l’année.

L’épuration

Le choix de la technologie s’est ici porté sur une séparation membranaire. À ce niveau, le biogaz est compressé ente 11 et 14 bar pour passer à travers des fibres. Ensuite, il est ramené à 4,5 bar et odorisé avant injection dans la boucle GRDF de Soissons.

Saconin Biométhane, un site sous vidéosurveillance, photo Frédéric Douard

Le pont bascule à Saconin, photo FD

C’est un gaz de type B qui est produit, car nous sommes ici en limite sud des réseaux à bas pouvoir calorifique (PCS de 10 kWh/m³). Le gaz n’est donc épuré qu’à hauteur de 89 % de CH4 et reste riche en CO2.

Pour l’instant, à cette première étape du projet, le débit injecté est de 150 Nm³/h, mais l’installation est prévue pour pouvoir à terme produire au moins le double. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui l’ensemble des filtres n’a pas encore été installé.

Le digestat

Aucune séparation de phase n’est pratiquée et la totalité du digestat est épandue brut, notamment avec le système Listech, sans réserve emportée par la machine ou le tracteur, mais avec un tuyau suiveur. Celui-ci s’approvisionne directement au stockage déporté, ce qui évite de trop tasser les sols.

Les membranes de filtration à Saconin, photo Frédéric Douard

Les fournisseurs du projet

Frédéric Douard, en reportage à Saconin-et-Breuil

Pellets du Maroc, premier producteur de granulé de bois certifié DIN Plus en Afrique

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Pellets du Maroc, premier producteur de granulé de bois certifié DIN Plus en Afrique

Article paru dans le Bioénergie International n°61 de mai-juin 2019

Vue sur une partie de la ligne de granulation de Pellets du Maroc, photo Frédéric Douard

Le granulé en sacs, photo PDM

La société Pellets du Maroc a été créée en 2014 par M. Pietro Eugeni, de nationalité italienne, dans le but d’exporter tout ou partie de la production vers l’Italie, un pays dont le marché du granulé est largement importateur. Mais la complexité pour exporter ce type de produit vers l’Europe a modifié la destination des granulés qui sont aujourd’hui consommés à 100 % dans le pays. L’entreprise a en effet réalisé un travail important pour faire connaître le produit et parvient aujourd’hui à l’orienter vers différents marchés : entreprises, hôtels et particuliers.

Les moyens

La société occupe un bâtiment industriel en location et situé à Mohammedia, sur le littoral à 30 km au nord de Casablanca.

La ligne de séchage et de filtration des émissions, photo Frédéric Douard

L’usine, mise en service en 2015, est équipée d’une ligne de production 100 % chinoise. Le choix du fournisseur a naturellement été guidé par le rapport qualité/prix de l’équipement. L’ensemble coupeuse, broyeur, générateur de chaleur, séchoir, crible, filtres, trois presses de 2 t/h, refroidisseur et ensachage a été acquis pour 520 000 US$ (465 000 €). Si le fournisseur est très loin, la plupart des composants sont standards et facilement réparables ou remplaçables sur place. Les filières des presses doivent être reprises ou changées toutes les 850 heures. L’investissement total initial est de 6,2 millions de dirhams (575 000 €).

Les presses de Pellets du Maroc, photo Frédéric Douard

Si la capacité de production s’élève sur catalogue à 50 000 tonnes/an, la production suit doucement le développement du marché local parti de zéro en 2015 : 900 tonnes en 2016, 1 500 tonnes en 2017 et 2 500 tonnes en 2018. La rentabilité de l’activité sera effective une fois les 4 000 tonnes par an dépassées.

Le sécheur rotatif à l’arrière et son filtre à manches devant, photo Frédéric Douard

Les postes d’ensachage, photo F. Douard

Le processus de fabrication est très classique :

  • La matière première est triée et débarrassée de ses impuretés,
  • Son broyage permet l’obtention d’une granulométrie fine, homogène et déferraillée,
  • Le matériau est séché dans un tambour rotatif alimenté par un générateur à foyer à grille plane alimenté manuellement par des chutes de bois,
  • Le produit sec est compressé sans additif,
  • Les granulés sont refroidis (ce qui n’est pas simple en été) et tamisés,
  • Les granulés sont conditionnés en sacs de 15 kg, en big bags d’une tonne ou expédiés en vrac par le camion de l’entreprise ou par transporteur.

L’entreprise dispose en effet d’un porte-conteneur à bras qui sert à livrer du produit mais aussi à manipuler les bennes de collecte des matières premières, principalement des copeaux, de la sciure et des chutes de sciages d’eucalyptus, de cèdre et de pin.

Opérateurs de production, photo PDM

L’ensemble des activités fonctionne toute l’année avec 22 salariés dont 19 en production, collecte et livraison.

L’équipe de production, photo PDM

Le marché

Le Maroc, comme de nombreux pays, prend conscience progressivement des efforts à faire pour préserver l’environnement et le climat, et c’est là le principal moteur du marché du granulé de bois comme combustible dans le pays, dans les entreprises privées et dans la population.

Le camion ici en livraison, photo PDM

La clientèle est aujourd’hui majoritairement industrielle et professionnelle. 80 % de la production est vendue en vrac et 20 % en sacs pour les particuliers. Le marché n’est donc pas trop saisonnier, ce qui incite l’entreprise à une politique de prix stables toute l’année. Le prix départ usine en big bags est de 100 € HT la tonne (+20 % de TVA).

Pour le chauffage domestique, le tarif en sacs est de 145 € HT en prix public, ce qui correspond à moins de 4 c€/kWh TTC, à comparer au prix de l’électricité qui oscille autour de 11 c€/kWh. Le granulé en sacs est commercialisé directement ou via des distributeurs et installateurs d’appareils de chauffage.

Notons que l’entreprise a aussi développé le marché de la litière équine comme débouché complémentaire et régulier sur l’année.

La qualité et rien d’autre

Lamine Badji en train d’auditer l’entreprise en décembre 2018, photo Frédéric Douard

Tests durant l’audit DIN+ 2018, photo F. Douard

Dès le démarrage du projet, pour créer et faire décoller le marché local, pour éviter toute suspicion, l’entreprise a choisi de jouer la carte de la qualité reconnue et certifiée en faisant appel au certificateur Dincertco qui gère la marque DIN Plus, et ce même si le produit n’allait pas être exporté et que les volumes de production étaient très faibles au départ. Ce choix s’avère aujourd’hui le bon, et pour preuve que le message de la qualité est bien passé chez le consommateur : tous exigent du produit certifié !

Les échantillons sont prélevés et analysés, chaque jour à l’usine, à tous les stades de la fabrication selon le cahier des charges DIN Plus. L’entreprise était auditée pour la seconde fois avec succès en décembre 2018 et c’est un auditeur francophone bien connu en France qui réalisait le travail de contrôle : Lamine Badji, auditeur granulés Dincertco pour la Francophonie.

Contact : info@pelletsdumaroc.com
Tél. : +212 523 316 009
 – www.pelletsdumaroc.com

Frédéric Douard, en reportage à Mohammedia

Naskeo traite les intrants pailleux en infiniment mélangé chez Méthabiogaz

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Naskeo traite les intrants pailleux en infiniment mélangé chez Méthabiogaz

Article paru dans le Bioénergie International n°61 de mai-juin 2019

L’usine de biométhane Méthabiogaz à Benet, photo Naskeo

La société Méthabiogaz est implantée à Benet en Vendée, un département pionnier en matière de production de biogaz agricole, et en l’occurrence ici à quelques centaines de mètres seulement de l’une des cinq usines de méthanisation Bionerval. Le projet, totalement indépendant de son voisin, est né de la volonté de quatre agriculteurs (Claude Manceny, Benoît et Fabrice Trojet, Cédric Baudry) et d’un négociant agricole (Ets Cosset), de diversifier leurs activités et d’entreprendre ensemble, tous persuadés que l’avenir des déchets était de les considérer comme des matières premières. Pour les agriculteurs, les obligations de mise aux normes des fumières constituèrent aussi une motivation pour un investissement productif. L’idée enfin de pouvoir afficher à leurs clients et à la population une image plus positive de leurs activités, plus tournées vers l’environnement et les pratiques propres, a constitué un objectif en toile de fond du projet. Cette installation livrée clé en main fut la deuxième en injection de biométhane pour Naskeo qui en compte désormais six en exploitation.

L’usine de biométhane Méthabiogaz au moment de sa mise en service, photo Naskeo

Des intrants 100 % solides

Les associés agriculteurs sont tous éleveurs de vaches à viande et disposent majoritairement de fumier pailleux. L’ensemble des intrants mobilisés pour la méthanisation se monte à 11 000 tonnes par an et place donc l’unité en procédure de déclaration (30 tonnes/jour) :

  • 7500 tonnes de fumiers,
  • 550 tonnes d’issues de céréales,
  • 300 tonnes de tontes de pelouses en provenance des déchetteries locales et des terrains de sport de la Communauté d’Agglomération du Niortais,
  • 500 tonnes de CIVE (Seigle),
  • 400 tonnes de paille broyée,
  • 400 tonnes de déchets de paille criblée,
  • 1350 m³ d’eau de pluie.

Les deux bols incorporateurs de solides, photo Frédéric Douard

Un processus en voie liquide

Au départ des investigations en 2011, au regard de leurs ressources, les porteurs du projet avaient naturellement étudié la voie solide. Plus précisément, ils ont d’abord étudié un projet en voie solide continue, avant de se rabattre sur un processus discontinu avec Méthajade. Mais hasard du calendrier, le montage du projet a coïncidé avec les déboires financiers de Méthajade qui fut ensuite reprise par Naskeo. Toujours est-il que cet épisode déstabilisant les a dissuadés de la voie solide et Naskeo a proposé une solution « plus classique » mais adaptée à une matière sèche élevée, ici plus de 30 %.

Les digesteurs de Méthabiogaz à Benet, photo Naskeo

La chaîne du processus commence dans les deux bols d’incorporation des solides qui alimentent une cuve de mélange de 350 m³, dite Ergénium. La journée de travail du salarié de l’entreprise commence à 8 h. De 8 h30 à 10 h, il charge les bols avec les solides. Ceux-ci y sont dilués directement avec un quart d’eau de pluie et trois quarts de digestat recyclé qui assure en même temps l’ensemencement. Durant cette opération qui dure 1 h30, le produit est pompé et broyé et tourne en circuit fermé sur les bols. Ce broyage en voie liquide augmente la surface de contact entre les bactéries et les matières lignocellulosiques, ce qui permet de raccourcir de 10-15 % le temps de séjour selon le cas.

En début de cycle la cuve de mélange ERGENIUM capte les inertes, photo Frédéric Douard

Une fois la cuve pleine, vers 10 h, le mélange est laissé à décanter jusque 12 h 30. Cette étape permet de piéger les indésirables en amont de la cuve de digestion : cailloux, morceaux de verre, de métal ou de plastique. Ensuite, de 12 h 30 à 19 h, le mélange est transféré vers la cuve de digestion de 2 000 m³.

L’intérieur de la cuve ERGENIUM de mélange, photo Frédéric Douard

Le lendemain matin, à 8 h, un transfert s’opère de la cuve de digestion vers la cuve de maturation de 1 800 m³ pour préparer la place pour les intrants du jour. Le temps de séjour moyen des intrants dans le processus est de 45 jours à 39 °C.

Le digestat

En sortie de cuve de maturation, la digestat passe au séparateur de phase d’où sort un liquide à 7 % de matière sèche. Ce liquide est lui-même passé dans une centrifugeuse qui le ramène à 3 % de matière sèche. C’est ce liquide qui est réinjecté le lendemain matin en début de processus via les bols. Entre-temps il est stocké dans une lagune d’où il pourra aussi partir en épandage vers trois des quatre exploitations.

Le séparateur de phase à gauche et la centrifugeuse de digestat liquide, photo Frédéric Douard

Avec ces deux étapes de concentration, la proportion de digestat solide est forte et le stockage facilité. D’autre part l’installation nécessite beaucoup de liquide chaque jour. Le digestat solide est également épandu majoritairement sur les trois exploitations qui disposent d’un plan d’épandage sur 1 400 ha. Seules 500 tonnes environ sont commercialisées. Les digestats épandus ont permis une réduction de 20 à 25 % des apports en engrais chimiques sur les exploitations.

Le digestat solide, un produit parfaitement inodore, photo Frédéric Douard

Le biométhane

La chaudière à gaz pauvre, photo Frédéric Douard

L’installation produit 80 Nm³ par heure depuis le 6 novembre 2017, ce qui permet de couvrir les besoins de 800 foyers des environs. Le biogaz produit contient entre 52 et 53 % de méthane. Il est purifié à 97 % par un module PSA. Les gaz pauvres résiduels de la purification sont brûlés dans une chaudière adaptée pour le chauffage du processus de digestion.

Le biométhane est compressé à 7 bar et odorisé sur place avant son injection. La chaleur de refroidissement du compresseur est récupérée pour le chauffage. Quelques centaines de mètres de tuyaux ont été nécessaires pour rejoindre le réseau GRDF.

Le biométhane est comprimé à 7 bar avant injection, photo Frédéric Douard

L’investissement total qui se monte à 3,8 millions € a été aidé à hauteur de 619 500 € par l’Ademe, de 95 000 € par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et de 50 000 € par le conseil départemental.

La purification du biogaz par PSA, photo Frédéric Douard

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Benet

Voir également la vidéo publiée par La Nouvelle République

Résultats impressionnants des filtres à particules ACS en sortie de sécheur rotatif

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Résultats impressionnants des filtres à particules ACS en sortie de sécheur rotatif

Article paru dans le Bioénergie International n°62 de l’été 2019

Le nouveau système de filtration des poussières en sortie de sécheur rotatif chez Vert Déshy, photo VD

Advanced Cyclone Systems (ACS) a conçu et fourni un système de cyclones optimisés Hurricane HR au producteur de granulés de bois Vert Déshy, installé à Méximieux au Nord-est de Lyon. L’usine produit environ 35 000 tonnes de granulés de bois par an avec une capacité pouvant aller jusqu’à 45 000 tonnes. Depuis 2010, l’entreprise fournit des granulés certifiés en vrac, big-bag et en sacs, ou encore livrés par camion souffleur doté d’une pesée embarquée aux particuliers de toute la région Rhône-Alpes et sur une grande partie de l’Est de la France, tout au long de l’année.

Problème et solution

ACS a été invité à proposer une solution, visant à remplacer l’ancien cyclone par un système de cyclones plus efficace, afin d’augmenter la récupération du produit, tout en respectant la valeur limite d’émission de particules (VLE).

Schéma de l’installation chez Vert Déshy, ACS

L’usine utilise un générateur d’air chaud au gaz naturel. Les gaz d’échappement chauffés passent au travers d’un séchoir rotatif où le produit humide est séché directement et récupéré dans les cyclones jusqu’à l’étape suivante du processus de granulation. Les émissions de l’ancien cyclone étaient d’environ 190 mg/Nm³, ce qui est supérieur à la valeur limite d’émission (VLE) de 60 mg/Nm³. Une partie du débit était recirculé dans le séchoir pour récupérer la chaleur, mais la partie restante était rejetée dans l’atmosphère.

Solution ACS chez Vert Déshy, deux cyclones HR Hurricane de diamètere 2500 mm

Ce qui représentait une perte de produit et surtout un problème environnemental.

Un échantillon de poussière isocinétique a été collecté à la cheminée et un autre à la décharge du vieux cyclone. ACS a ensuite mesuré ces échantillons dans un analyseur laser afin d’obtenir les distributions granulométriques (DG) et a combiné les informations des deux échantillons afin de reconstruire la DG (par bilan massique) à l’entrée de l’ancien cyclone. Après avoir déterminé ce que la PSD (distribution granulométrique des particules) devait prendre en compte, ACS a conçu un système cyclonique à haute efficacité, comprenant deux cyclones Hurricane HR numériquement optimisés, de diamètre 2500 mm, disposés en parallèle. Le système est capable de garantir des émissions inférieures à 60 mg/Nm³ (attendues <20 mg/Nm³).

Distribution granulométrique utilisé dans des simulations

Les Cyclones Hurricane sont des cyclones numériquement optimisés, brevetés. Les géométries des Hurricane maximisent la collecte de poudre pour chaque application différente, tout en minimisant le ré-entraînement et en gardant la chute de pression à des niveaux raisonnables. Les Cyclones Hurricane démontrent une efficacité impressionnante en capturant des poudres très fines d’un diamètre du volume médian (MVD) au-dessous de 20μm.

Prévision maximale et minimale d’efficacité

Ces cyclones représentent la sorte de problèmes non linéaires non convexes formulés et résolus après des années de travail en conjoint avec la Faculté de Génie de Porto, et l’intégration des découvertes les plus récentes de l’impact de l’agglomération de l’efficacité de la collecte de cyclone (Chemical Engineering Journal 162 (2010) 861 -876. Un seul Hurricane est plus efficace que tout autre cyclone connu disponible actuellement sur le marché, pour la même chute de pression.

Technologie Hurricane

Chiffres clés de l’installation de Vert Déshy
Données sur l’installation
  • Carburant du four : gaz naturel
  • Matériel à sécher : particules de sciure de bois
  • Distribution granulométrique : voir figure 3
  • Température : 60 ºC
  • Débit réel humide : 65 000 à 85 000 m³/h
  • Débit normalisé : 52 228 à 64 250 Nm³/hsec
  • Concentration d’entrée : 115 237 mg/Nm³sec
Spécifications du système et émissions
  • Prévision de l’efficacité de séparation : > 99,987 %
  • Émissions attendues : < 20 mg/Nm³sec
  • Émissions garanties : 60 mg/Nm³
  • Chute de pression : 1,1 à 1,8 kPa
Résultats vérifiés
  • Émissions mesurées en novembre 2018 : 
15 mg/Nm³sec

Conclusions

Les nouveaux cyclones Hurricane à Méximieux, photo Vert Déshy

Le système Hurricane s’est avéré être une alternative viable aux filtres beaucoup plus coûteux tels que les électrofiltres humides.

En installant la solution du système Hurricane, avec des émissions de particules mesurées à 15 mg/Nm³ et un panache propre, l’usine peut être considérée comme un exemple en termes d’émissions, non seulement en France, mais aussi au niveau mondial. En plus de l’impact minimal sur l’environnement de l’usine, la réduction considérable des rejets (pertes de produit) de plus de 93 %, on constate une optimisation et des économies évidentes pour l’entreprise.

Pour en savoir plus :

  • ACS : Helder Teixeira
 / +351 910 766 018 – helder.teixeira@acsystems.pt – www.acsystems.pt
  • Vert Déshy : Christophe Saint Cyr / +33 474 463 430 – csaintcyr@ets-bernard.com – www.vertdeshy.fr

Frédéric Douard

SOMTP équipe Paprec Agro pour renforcer sa production de bois-énergie

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SOMTP équipe Paprec Agro pour renforcer sa production de bois-énergie

Article paru dans le Bioénergie International n°62 de l’été 2019

Vue de la plateforme de Saint-Paul-la-Roche, photo Paprec Agro

Sébastien Limpens, directeur des centres Paprec Agro, devant le SuperSreener 3F, photo F. Douard

Paprec Agro, anciennement Action Environnement Services, est une entreprise spécialisée dans la préparation de biomasse-énergie, le compostage de déchets organiques et la fabrication d’amendements fertilisants. ​​​ Créée en 1999, elle a rejoint le groupe Paprec en 2011. Elle réalise un chiffre d’affaires de 8 M€ et emploie une cinquantaine de salariés sur les sites de Saint-Christophe-de-Double près de Libourne en Gironde et à Saint-Paul-La-Roche près de Thiviers en Dordogne. Paprec Agro intervient également pour la collecte et le transport de déchets, le curage de lagunes, la réhabilitation et l’exploitation d’installations de stockage de déchets, la préparation et la valorisation de cendres et mâchefers, le broyage de déchets verts et la déshydratation de boues et effluents liquides.

En tant qu’Installation Classée pour la Protection de l’Environnement, l’entreprise est soumise à une réglementation stricte en termes de traitement des émissions de poussières, de maîtrise des émissions sonores et de prévention de la pollution de l’air et de l’eau. ​Pour cela, En 2012 et 2013, l’entreprise a réalisé d’importants travaux de rénovation et de modernisation de son site de Saint-Paul-la-Roche. Elle est aujourd’hui certifiée ISO 14 001 et valorise près de 100 000 tonnes de déchets par an.

L’unité de production de biomasse-énergie

Le site de Saint-Paul-la-Roche comprend un hangar de 14 000 m² dédié au compostage, ainsi qu’une plateforme de broyage de 3 ha pour accueillir toutes les activités de traitement, de recyclage et de valorisation du bois. C’est sur cette aire entièrement étanche qu’est préparée la biomasse destinée aux chaufferies bois ainsi que le broyât utilisé dans la fabrication de panneaux de particules.

Ligne de broyage au TARGO, affinage au broyeur rapide et crible à trois fractions Super Screener 3F, photo Paprec Agro

Paprec Agro a mis en place depuis des années des contrôles afin d’assurer la traçabilité des produits entrants et sortants. Pour la biomasse-énergie, il s’agit notamment d’analyses de granulométrie et d’humidité.

Les produits à vocation énergétique

Les bois de classe A se partagent entre produits connexes des industries du bois et bois d’emballage recyclés avec agrément Ecobois, une certification de sortie du statut de déchet (SSD). Ils représentent 25 000 tonnes par an, en totalité à destination des chaufferies. Ces produits sont en grande partie broyés en dimension P63 et criblés en totalité avec une maille de 10 mm, les fines partant au compostage.

Les différentes qualités de bois-énergie préparée à Saint-Paul-la-Roche, photo Paprec Agro

La plaquette forestière est produite sur demande à partir de bois ronds apportés sur la plateforme. Elle est également souvent préparée en P63 et n’est criblée que sur demande. Elle est vendue pure ou en mélange avec d’autres produits moins nobles comme la fraction ligneuse des déchets verts ou plus secs comme les bois d’emballage. L’entreprise est également certifiée PEFC pour la fabrication de bois-énergie plaquettes forestières.

Les bois de classe B transitent à hauteur de 20 000 tonnes par an sur les deux sites, et sont transformés en matière première recyclée pour la fabrication de nouveaux panneaux de particules.

Les déchets verts sont collectés à 80 km autour des deux sites, principalement dans les déchetteries. Ils représentent 45 000 tonnes par an et servent majoritairement, en mélange avec des boues issues principalement de stations d’épuration, à être transformés en un amendement organique. Paprec Agro commercialise deux composts normés : le compost traditionnel NFU 44 095, particulièrement adapté aux grandes cultures céréalières, et le compost vert NFU 44 051, compatible en agriculture biologique et dédié à l’arboriculture, viticulture et au maraîchage. Une partie de la fraction ligneuse de ces déchets verts est extraite pour le bois énergie. Elle est commercialisée en mélange avec du bois de classe A ou avec de la plaquette forestière, voire les trois ensemble comme c’est le cas pour la chaudière à lit fluidisé de Smurfit à Biganos. D’autres chaudières à biomasse peuvent consommer ce produit, même pur et sans souci particulier : voir nos reportages à la chaufferie DES dans ce Bioénergie International n°62, en pages 16 à 19, et à la centrale 2Valorise d’Amel dans le Bioénergie International n°57.

Bois-énergie de granulométrie supérieure préparé au TARGO, photo Paprec Agro

Pour la commercialisation de ses produits, Paprec Group a opté depuis sa création pour la centralisation des ventes au niveau national. Et c’est une cellule dédiée, FCR, répartie en trois agences régionales (Paris, Nantes et Bayonne), qui est en charge chaque année de la commercialisation des 4,5 millions de tonnes produits recyclés par le groupe, dont 460 000 tonnes de bois.

Le parc d’équipements de Paprec Agro

Chargeuse, photo Paprec Agro

Pour préparer ou transformer les un peu plus de 40 000 tonnes de déchets de bois en combustibles chaque année, l’entreprise dispose d’un parc d’équipements mobiles qui sont mis en œuvre sur les deux plateformes, mais aussi sur les plateformes des clients. Nombre de ces équipements sont aussi utilisés pour l’activité de compostage.

Il s’agit de :

  • Dix chargeuses ;
  • Cinq tracteurs routiers avec semi-remorques à fond mouvant ;
  • Dix porte-conteneurs et un parc de 100 conteneurs ;
  • Deux porte-conteneurs avec grue et remorque ;
  • Trois porteurs avec chargeur télescopique et broyeur tracté ;
  • Trois broyeurs lents : deux Doppstadt DW 3060 et un Targo 3000 de chez Neuenhauser ;
  • Trois broyeurs rapides Doppstadt (2 AK 535 et 1 AK 435) ;
  • Trois cribles Doppstadt à tambour, utilisés principalement aujourd’hui pour affiner le compost ;
  • Un crible à étoiles trois fractions Neuenhauser pour calibrer le bois-énergie.

Le dernier broyeur venu de chez Neuenhauser

Pour augmenter les cadences de réduction de volume (prébroyage), que ce soit pour les bois de classes A et B, mais aussi pour les déchets verts, l’entreprise cherchait un équipement robuste, à gros débit et facile d’entretien : elle s’est tournée pour cela vers l’entreprise SOMTP Environnement qui proposait pour la première fois en France le TARGO 3000.

Le TARGO 3000 de Paprec Agro en train de passer des déchets verts, photo Frédéric Douard

Le TARGO 3000 est un broyeur lent équipé d’un rotor de trois mètres de long, de 600 mm de diamètre, qui dispose de 42 dents interchangeables à implantation hélicoïdale et qui tourne à 31 tours par minute.

Le rotor du TARGO 3000, photo Paprec Agro

Il est conçu pour la réduction de déchets verts, souches, bois de recyclage A et B, palettes, encombrants et DIB en particules de 0 à 250 mm. Il est disponible sur remorque à trois essieux 80 km/h (25 tonnes) ou sur chenilles (30 tonnes).

Il est mu par un moteur Volvo Penta diesel de 540 CV. La transmission se fait avec embrayage et coupleur hydraulique. Un régulateur intelligent maintient automatiquement son couple. Le système d’aspiration du moteur est situé à l’avant de la machine, opposé au sens d’éjection, le protégeant ainsi de la zone de broyage.

Le TARGO 3000 en train de passer du bois de classe A, photo Paprec Agro

La productivité du TARGO 3000 peut dépasser les 100 t/h en déchets vert pour une consommation de 35 litres/h maximum. Il atteint les 45 t/h avec de la palette pour une consommation de 18 litres/h.

Pour Sébastien Limpens, le directeur des deux sites Paprec Agro, « la faible consommation du Targo 3000 est un réel atout. Cela, associé à une très bonne ergonomie qui simplifie la maintenance et un très bon SAV assuré par SOMTP Environnement, c’est un choix que nous ne regrettons pas. »

Le Targo 3000 de Paprec Agro fut le premier livré en France, en décembre 2017.

Le dernier crible à trois fractions venu de chez Neuenhauser

Le crible à étoiles SuperScreener 3F Neuenhauser à trois fractions permet le criblage de déchets verts, de bois brut ou de souches. Il est particulièrement adapté pour trier des granulométries précises à partir d’un broyat sale et irrégulier. La trémie grand volume permet d’alimenter le produit avec des engins de grande capacité.

Le crible SuperScreener 3F de Paprec Agro, photo Frédéric Douard

La matière est convoyée vers le banc d’étoiles par une bande transporteuse « très haute tenue » nécessitant peu d’entretien. Les étoiles viennent frapper les matériaux agglomérés les dissociant ainsi de leurs supports. L’inclinaison de 15° du banc de criblage augmente le temps de séjour de la matière et assure une meilleure séparation des produits.

Fraction ligneuse de déchets verts broyés et extraite par le SuperScreener 3F chez Paprec Agro, photo Frédéric Douard

Le SuperScreener 3F est un crible à grande surface de travail et qui peut sortir jusque 80 tonnes de produit par heure. De plus, son utilisation et son entretien sont facilités par une accessibilité totale de tous les organes, des avantages décisifs qui, associés à la qualité du produit sorti, ont emporté la décision.

Gros plan sur la fraction ligneuse de déchets verts séparée par le SuperScreener 3F chez Paprec Agro, photo Frédéric Douard

Enfin, élément important pour le marché du bois-énergie, ce crible permet d’enlever quasiment 100 % des fines particules du combustible sans baisse de débit. Les cribles à étoiles sont les cribles les plus rapides ! Il a été livré chez Paprec Agro à la mi-2017.

Le crible SuperScreener à trois fractions en action derrière un broyeur rapide, photo Paprec Agro

La valorisation des cendres de biomasse

Avec la forte augmentation du nombre de grandes chaufferies à biomasse en France, plus de 1000 (la France est d’ailleurs le pays au monde qui a le plus grand nombre de chaufferies bois de plus de 1 MW – Source Bioenergy Europe), la valorisation des cendres de bois naturel comme fertilisant apparaît comme la solution la plus intelligente de valorisation de ce sous-produit de la combustion du bois. Des analyses poussées sur les métaux lourds et les composés traces organiques sont réalisées, afin de valider l’épandage agricole des cendres de chaufferie. Paprec Agro reprend les cendres de certaines chaufferies bois de classe A pour les cribler, les mélanger et enrichir son compost. En 2018, 300 tonnes de cendres saines ont ainsi été transformées en amendement organique, et valorisées en agriculture comme fertilisant de premier choix car particulièrement intéressant pour ses apports en potasse.

Paprec Agro propose également des prestations d’épandage agricole des cendres de biomasse dans la cadre de plans autorisés.

Contacts :

  • Paprec Agro : Sébastien Limpens
 / +33 553 553 570 – agro24@paprec.com​ –  www.paprec-agro.com
  • Neuenhauser en France :
 SOMTP Environnement – Ludovic Arnoult / +33 607 34 44 06 – l.arnoult@somtp.fr – www.neuenhauser-ut.de

Frédéric Douard, en reportage à Saint-Paul-La-Roche

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